THE DESCENDANTS

Un film de Alexander Payne

Le portrait plein de grâce d’un ‘‘beached male’’ : un des favoris aux prochains Oscars

À Hawaï, la vie d’une famille bascule lorsque Matt King doit reprendre les reines de l’éducation de ses filles après que sa femme s'est retrouvée accidentellement dans le coma. Alexandra, l’aînée, en colère contre son père du fait de son absence, lui révèle alors que sa mère avait une liaison. Et soudain tout est alors remis en question, alors que Matt doit aussi gérer les affaires familiales et notamment décider s’il faut vendre les terres familiales, les dernières plages vierges des îles, héritées de ses ancêtres hawaïens...

Vous êtes adulte avec des adolescents à la maison, ou bien vous vous rappelez simplement l’enfer de votre propre adolescence ? Vous compatirez alors pour George Clooney, qui interprète un père perdu dans ses soudaines nouvelles fonctions (il est, comme il le dit, “la doublure”), en souffrance, mais aussi tendre et plein d’amour pour ses filles. Et quelles filles: Scottie, une gosse de dix ans, vive et précoce, et Alexandra, une adolescente rebelle de dix-sept ans qu’on découvre ivre en pension.

Avec sa femme entre la vie et la mort, Matt part alors à la recherche de l’amant mystérieux de celle-ci, embarquant avec lui ses deux filles et le meilleur ami de la grande, Sid (Nick Krause, tellement drôle dans ce premier rôle). Ce voyage sera essentiel pour se reconstruire une vie et une famille, mais aussi pour (re)découvrir la majestuosité des terres appartenant à sa famille (royale) depuis des décennies.

Une fois passée la surprise de découvrir un George Clooney à la coupe de cheveux un peu datée et aux chemises hawaïennes... fleuries, on se retrouve rapidement ému par ce père en galère et par les deux jeunes filles, notamment Shailene Woodley, absolument brillante dans le rôle de l’ado suffocante. Les seconds rôles, eux aussi, sont excellents, qu'il s'agisse de Robert Forster (le beau-père) nous livre une des scènes les plus drôles du film, de Beau Bridge en cousin tranquille ou de Judy Greer en femme trompée.

Avec grâce, légèreté et profondeur à la fois, Alexander Payne (à qui l’on doit d’autres portraits d’hommes surnommés les ‘‘Beached males’’, les hommes échoués, dont Nicholson dans ‘‘Monsieur Schmidt’’ et Paul Giamatti dans ‘‘Sideways’’) réussit à nous faire sourire tendrement dans les moments les plus dramatiques du film et à nous mettre la larme à l’œil dans les pures moments de comédie.

Payne nous livre ici un des meilleurs films de l’année (2011 aux États-Unis), largement nominé aux Golden Globes (meilleur acteur pour Clooney- dans la catégorie Drame- , meilleur second rôle pour Shailene Woodley, meilleur réalisateur, film et scénario). ‘‘The descendants’’ est tout simplement un film plein de grâce.

Stéphanie PalisseEnvoyer un message au rédacteur

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