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LA DERNIÈRE PISTE

Un film de Kelly Reichardt

La conquête de l'Ouest, en version expérimentale

Oregon, 1847. Une caravane de colons, constituée de trois famille, s'est laissée persuader par un certain Stephen Meek, qu'elle peut prendre un raccourci. Mais rapidement le résultat est là: il semblerait qu'ils soient perdus, et que l'eau ne tardera pas à manquer...

"Meek's cutoff" de Kelly Reichardt est certainement l'un des films les plus expérimentaux que l'on nous ait donné à voir sur la conquête de l'Ouest. L'histoire est on ne peut plus simple: celle d'un convoi de trois chariot, perdu dans les contrées désertiques de l'Oregon, après avoir voulu prendre un raccourci. De quoi attiser les colères et les rancunes des hommes des femmes de la caravane, envers celui qui les a emmenés là (Bruce Greenwood).

Mais dans ces terres, les colons de sont jamais vraiment seuls. Film traitant principalement de la nécessité de l'entraide, "Meek's cutoff" (le raccourci de Mr Meek) se divise ainsi en deux parties, avant et après la rencontre, puis la capture d'un indien. La première partie nous permet de découvrir les forces en présence, l'importance des femmes ne devant être négligée. Il s'agit pour le groupe de se faire confiance, de se débarrasser des poids morts, de partager, et pour les individus de jauger leur pouvoir (doit on prendre au nord ou au sud ? Qui décide ?). Le tout sur fond de paysages arides et sauvages, filmés comme dans le vent.

La seconde partie permet à ce petit monde de recentrer sa peur de l'autre, sur ce qui est essentiel à la survie. L'indien, être supposé menaçant, puisque personne ne comprend son dialecte, ses gestes ous ses champs, devient source d'espoir, tout en suscitant une certaine défiance. Les tentatives de dialogue succèdent aux crises de nerfs et autres moments de tension. Il devient même l'ennemi potentiel du fameux Meek, puisque connaissant sûrement ces terres mieux que personne, et donc mieux que lui. Et peu à peu la belle Foi du début, présente à chaque instant, de la prière au repas en passant par des lectures, fait place au doute. Un film remarquablement construit, qui permet au spectateur de ressentir l'épuisement de chacun des personnages, mais dont l'austérité, parfaitement assumée en rebutera plus d'un.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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