Banniere_11_films_de_separation_Saint_Valentin

COWBOYS & ENVAHISSEURS

Un film de Jon Favreau

La mémoire dans l’poignet

En 1873, en Arizona, près de la ville d’Absolution, un homme se réveille après avoir perdu la mémoire. Il est blessé, porte un étrange bracelet et semble être recherché par la justice. Son histoire a peut-être un rapport avec d’étranges enlèvements survenus dans la région.

Au petit jeu de « cherchons quel Comics à adapter maintenant », il faut se tourner désormais vers les histoires dont personne n’a jamais entendu vraiment parler, à tel point que l’on pourrait croire qu’il s’agit d’histoires originales. Est-ce le cas pour « Cowboys & envahisseurs » ? Non. Autant le concept l’est (une petite ville de cowboys se fait attaquer par des extraterrestres et décide de riposter), autant le traitement ne l’est absolument pas. C’est simple, bien que le spectacle proposé soit finalement novateur, une impression de déjà-vu plane au tout au long du film. La faute à qui ? Au réalisateur bien entendu ! Jon Favreau, l’homme à l’origine du succès surprise (comme quoi, on peut tous être chanceux au moins une fois) d’ « Iron Man » et du raté « Iron Man 2 », prouve ici qu’il est bien un réalisateur sans saveur, sans originalité et sans identité.

Mais même si il est dénué de tout talent de réalisation (n’allez pas lui parler de « gestion de l’espace », il n’en a probablement jamais entendu parler), Favreau, l’ancien copain, adepte d’Ultimate Fighting, de Monica dans « Friends », a le mérite de laisser tourner ses acteurs en roue libre. Ce qui fonctionne plutôt bien, lorsque ces derniers sont talentueux. C’était le cas de Robert Downey jr qui, au sens propre comme au figuré, portait « Iron Man » sur ses épaules. C’est encore le cas ici avec le duo formé par Harrison Ford et Daniel Craig, malgré une direction d’acteur répondant aux abonnés absent (il suffit de voir le changement de caractère de Ford au 2e tiers du film).

Des extraterrestres s’en prennent donc à des villageois afin de leur dérober leur or, métal précieux peu présent sur leur planète. Pas de chance pour eux, ils tombent sur Indiana Jones et James Bond. Passons le fait que les personnages ne sont étonnés que cinq minutes sur le fait de voir des créatures venues de l’espace. On découvre que le maigre enjeu scénaristique n’est autre que des cowboys partant à la poursuite de de voleurs d’or. Purement et simplement. Ajoutant ici et là quelques clichés propres à toute invasion alien (objectif : détruire le vaisseau mère pour empêcher l’arrivée de nouvelles troupes), l’histoire est en somme toute plus que banale.

Véritable pot-pourri de tout ce que le western a accouché jusqu’à présent (on y retrouve des bandits pilleurs de diligence, des Indiens…), « Cowboys & Envahisseurs » comporte son lot de moments de bravoure, de fusillades et de chevauchées. Ford y est badass comme il ne l’a pas été depuis « Indiana Jones et la dernière croisade », et Craig y est charismatique au possible, dans le rôle du cowboy au grand cœur mais au coup de poing facile. Une histoire de mecs, fait de brutes et de shotguns, dans laquelle les plus beaux yeux du monde -ceux d’Olivia Wilde (« Tron Legacy »)- viennent apporter un peu de douceur et de magie.

Avec tous ses défauts, « Cowboys & Envahisseurs » n’arrive donc pas à la cheville du spectacle qu’il laissait fantasmer. Il n’en demeure pas moins un bon divertissement, suffisamment attirant -à défaut d’être novateur- pour clôturer la saison des blockbusters estivaux.

François ReyEnvoyer un message au rédacteur

BANDE ANNONCE

Laisser un commentaire