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LE CHAT POTTÉ

Un film de Chris Miller

Chat Potté en touche

Le Chat Potté, hors-la-loi légendaire, part à la recherche des fameux haricots magiques, qui permettront à leur processeur de découvrir un lieu sacré où se trouve l’oie pondant des œufs en or. Son chemin va croiser celui de la féline Kitty Pattes de Velours et d’un ancien acolyte, Humpty Dumpty, l’homme en forme d’œuf...

Dreamworks, avec le « Chat Potté » continue d’essayer de reprendre du terrain sur un marché ultra dominé par Pixar. Essaye, mais ne réussit pas.

« Le chat potté » est le premier spin-off (film dérivé) de la franchise porte étendard de l’ancienne compagnie de Spielberg, à savoir « Shrek ». Une très bonne initiative que de reprendre le personnage le plus populaire depuis le deuxième épisode d’une saga qui s’épuisait depuis pas mal de temps, afin de prolonger notre voyage au royaume des contes de fées. Exit donc l’ogre vert balourd et son âne damné, bonjour Kitty et toute un nouveau cheptel d’êtres féeriques.

Le Chat Potté (auquel Antonio Banderas prête sa voix dans la VO) nous est présenté comme un héros voleur et séducteur. Aucun butin et aucune chatte ne lui résiste. Dès la deuxième scène (dans une référence ouverte à « Desperado »), notre félin apprend que son Graal, le trésor qu’il convoite depuis toujours, les fameux haricots magiques, sont la propriété de deux voleurs de grands chemins. Bien décidé à dérober ces artefacts menant à beaucoup d’or, notre matou va se faire mater par la nouvelle venue, la poilue Kitty Pattes de velours, travaillant pour Humpty Dumpty, un ancien ami d’enfance de Potté, mais désormais devenu son ennemi.

En somme, même si le scénario ne vaut pas son pesant de litière, ce n’est pas non plus ce que le spectateur recherche ici. Pas besoin (et heureusement) d’être aussi compliqué que « Cars 2 » pour attirer l’attention des plus jeunes. Ce film d'animation dispose donc d'un scénario certes simple, mais efficace. Ce qui ouvre la brèche sur le plus gros défaut du film : son défaut de consistance et son incroyable superficialité.

Passons sur le côté technique et graphique. Oui, « Le chat Potté » est beau. Oui le design des personnages est soigné, probablement grâce à la touche de Guillermo Del Toro, devenu producteur exécutif pour les films d’animations Dreamworks depuis qu’il ne tourne plus. Oui, la 3D est plutôt sympatoche et la réalisation s’articulant autour permet des scènes assez spectaculaires. Mais soyons sérieux cinq minutes et prenons un peu de recul : quel film d’animation sorti d’une grosse écurie ne remplit pas ces contrats de nos jours ? Chaque nouvelle sortie repousse l’exigence qualitative graphique (encore que « Toy Story 3 » est bien plus beau que ce « Chat Potté » et date déjà de l’année dernière, une éternité en matière d’animation). Nous nous devons donc d’être bien plus exigeants sur ce type de sortie.

L’énorme défaut de ce « Chat Potté », est ainsi à l’image du premier épisode de « Shrek », il possède un potentiel sympathie énorme, mais va s’essouffler dès le deuxième visionnage, car tout n’est ici que de l’esbroufe. Le film ne tiendra jamais la distance avec le temps, contrairement à « Kung Fu Panda » ou à « Dragons », deux films qui ont su s’affranchir du concept « mélangeons les fables car c’est cool » pour voler de leurs propres ailes.

En voulant jouer dans la cour de Pixar, Dreamworks nous sort donc un « Chat Potté » dont il est temps de changer la caisse. Amusant, sympathique mais très peu drôle, le film plaira aux plus jeunes avec certitude. Mais tant d’autres films le font aussi (« Happy Feet 2 » vaut son pesant de croquettes) qu’il faut mieux laisser ce chat jouer avec sa pelote de laine. À trop vouloir se prendre pour Pixar, Dreamworks finira un jour par ne pas retomber sur ses pattes.

François ReyEnvoyer un message au rédacteur

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