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CHAMBOULTOUT

Un film de Éric Lavaine

Portrait décevant d’une femme à part

Béatrice, dont le mari Frédéric a eu un accident, a décidé de conter leur histoire, en changeant les noms. Devant s’occuper de cet homme, aveugle, sans mémoire instantanée et sans filtre (il a un déficit d’inhibition, ce qui fait qu’il dit tout ce qu’il pense), son existence va être encore compliquée par les réactions de sa famille et de ses amis. Leurs vacances usuelles à proximité de Biarritz, vont être l’occasion de régler quelques comptes…

Chamboultout film image

Nouveau film d’Éric Lavaine, déjà auteur de films de groupes tels que "Barbecue" ou "Bienvenue à bord", ou de la sympathique comédie "Retour chez ma mère", on attendait donc beaucoup de "Chamboultout". Autour d’une femme (Alexandra Lamy) dont le mari (José Garcia) est devenu aveugle suite à un accident et 126 jours de coma, lui valant aussi une perte de la mémoire instantanée, ce qui s’annonçait comme un drame intimiste est ici transformé à coups de forceps en comédie à la limite de la caricature. Pourtant, l’intriguant point de départ dessinera au fil de l’histoire (racontée initialement en voix-off, la femme ayant écrit un livre de son histoire), le portrait d’une femme courageuse, tiraillée entre respect pour sa famille et besoin de trouver un équilibre en ayant notamment, un amant.

En voulant absolument faire de ce drame une comédie, Éric Lavaine perd un peu de la profondeur de son personnage en route, au profit d’éléments secondaires rarement drôles. Entre les blagues lourdingues autour des infidélités du personnage de Michael Youn, l’amie simplette qui utilise un mot pour un autre, les allusions au pote qui ne lit jamais ou le mystère autour du mot velléitaire, le comique de répétition ne fonctionne malheureusement pas, résultat en un agacement certain. Autour des réactions des proches face au livre, le film sombre peu à peu dans le film « de groupe » des plus classiques, bardé de placements de produits assez insupportables (la fringale permanente du personnage de José Garcia permettant de citer nombre de marques « alimentaire »). Heureusement Alexandra Lamy apporte une certaine luminosité à son personnage, et surtout, Olivia Côte, trouve ici enfin un rôle à sa mesure, en confidente compréhensive, loin de l’auto-centrisme des autres personnages.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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