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BARBECUE

Un film de Éric Lavaine

Comme d'hab

Alors qu’il participe avec ses amis à une course, Antoine, 50 ans, est victime d’un infarctus. Ayant fait attention toute sa vie, il décide au contraire de changer ses habitudes, et de profiter un maximum de la vie. Il réussit alors à convaincre ses amis d’abandonner leur lieu de vacances habituel, pour se rendre tous ensemble dans une propriété des Cévennes, où ils vont passer deux semaines…

La crise de la cinquantaine n'est pas un sujet neuf. Dans "Barbecue" c'est Lambert Wilson qui s'y colle, avec pour déclencheur une crise cardiaque, lui qui a toujours fait attention à tout, pensant vivre sainement. Du coup, c'est forcément les petites habitudes, la routine, son couple, qui tout à coup lui paraissent bien fades, et qu'il va vouloir faire voler en éclat, pour vivre, enfin. Mais d'une comédie qui aurait pu être osée en s'apparentant à un défouloir, Éric Lavaine (ancien scénariste pour les Guignols de l'info sur Canal Plus, puis réalisateur du navrant "Poltergay", pourtant basé sur une très bonne idée de départ, de "Bienvenue à bord" et "Incognito") fait un nouveau film de potes, réunis dans un lieu de villégiature idyllique, où les vérités et secrets des uns et des autres, vont peu à peu se faire jour.

Le principe n'est donc pas nouveau, et il a été éprouvé récemment dans le cinéma français, avec plus ou moins de réussite. Lorgnant du côté des "Petits mouchoirs" de Guillaume Canet, avec des personnages en pleine remise en question, flirtant avec les amicaux et les réflexions sur le couple comme un "Cœur des hommes" de Marc Esposito, "Barbecue" est loin d'avoir la verve politique du "Skylab" de Julie Delpy. Le récit, bien sage tout du long, est certes relevé par certains personnages un peu plus colorés que les autres, tels celui de Franck Dubosc, pour une fois fort juste en divorcé dépressif, et celui de Florence Foresti, toujours pêchue, même lorsque celle qu'elle dépeint à l'alcool mauvais.

Bref, nous voici ici devant le service minimum, le scénario se contentant d'effleurer quelques rares questions existentielles, et touchant une nouvelle fois à l'essence de l'amitié. Ayant au moins le mérite d'affirmer qu'à un moment donnée il faut toujours reposer les limites des relations amicales, il semble marquer un peu trop la différence culturelle entre la bande d'anciens étudiants et celui qui fut travailleur dans leur cantine (Jérôme Commandeur, cependant touchant) pour être crédible. Au final à quelques moments de pure comédie (la sangria du Pétrus, les quelques provocations entre les deux divorcés, notamment lorsque l'homme affirme que son ex est morte d'une cause différente à chaque fois qu'il parle d'elle...) se joignent quelques scènes bien plus lourdes (la visite à l'hôpital...) faisant de "Barbecue" une comédie à l'équilibre malheureusement précaire.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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