Banniere_11_films_de_separation_Saint_Valentin

C'EST MON HOMME

Un film de Guillaume Bureau

Quand un film doux devient un film mou

Julie attend désespérément le retour de son mari, porté disparu pendant la grande guerre. Alors que son frère est prêt à déclarer son décès, Julie tombe dans le journal sur le portrait d’un homme amnésique en quête d’identification et y reconnaît les traits de son époux. Bientôt, une deuxième femme se manifeste, clamant avec la même sincérité avoir également reconnu l’amnésique…

C'est mon Homme film movie

"C’est mon homme" est affecté par une malédiction courante dans le monde du cinéma : l’histoire semble enfin commencer lorsque le film se termine. Le synopsis promettait pourtant de suivre toutes sortes d’intrigues passionnantes : un homme amnésique dans le contexte de l’après-guerre doit choisir entre deux femmes qui clament avoir reconnu en lui leur mari disparu. Qui ment ? Et pour quel motif ? Manipulation, drame, sentiments forts, vous ne retrouvez rien de tout cela dans ce film aussi figé qu’une des photos noir et blanc que Julie (Leïla Bekhti, la femme sérieuse, contre Louise Bourgoin la femme légère) développe à longueur de journées. "C’est mon homme" prend le pari d’un film lac, sans vague ni horizon, qu’accompagne une mise en scène sage et dont même le conflit ne réussit pas à faire bouger les eaux calmes.

Seule Leïla Bekhti parvient à nous faire ressentir un peu la torture intérieure éprouvée par son personnage. En nous faisant légèrement douter de sa sincérité, Julie sort du côté très manichéen dans lequel s’engouffre rapidement le trio amoureux. Cet homme est-il réellement son mari ? Ou cherche-t-elle simplement à combler un manque d’amour ? C’est dans les quelques scènes où elle exprime sa colère que le film reprend un peu d’intérêt ; dommage que celles-ci soient si peu nombreuses et ne parviennent pas à équilibrer la fadeur des autres rôles. En lui-même cependant, le personnage de Frimousse interprété par Louise Bourgoin (l’autre femme donc, chanteuse dans un cabaret parisien) a de quoi intriguer. Libre, dénuée de jalousie et donc de ce qui aurait pu être un sujet délicat à traiter actuellement (la fameuse « rivalité féminine » souvent exploitée au cinéma, et ce souvent de manière sexiste), Frimousse est peut-être un personnage un peu trop indépendant pour exister dans ce film.

Très vite donc, notre amnésique doit faire face à un choix cornélien : celui de la raison contre celui de l’incertitude. Dommage que le film ne parvienne pas à nous captiver suffisamment pour nous permettre de nous intéresser réellement à ce choix.

Amande DionneEnvoyer un message au rédacteur

BANDE ANNONCE

Laisser un commentaire