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LE BONHOMME DE NEIGE

Un bonhomme de neige fondue

Harry Hole (Michael Fassbender) est un inspecteur de police reconnu à Oslo ayant des problèmes d’alcool et n’étant devenu que l’ombre de lui-même. Un jour, il décide d’accompagner une nouvelle recrue Katrine Bratt (Rebecca Ferguson) sur une enquête pour l’enlèvement d’une mère de famille. Ils vont bientôt se rendre compte qu’elle n’est pas la seule et qu’ils ont affaire à un serial killer…

Coupons tout de suite court aux hypothèses les plus farfelues : le serial killer n’est pas un bonhomme de neige et ni le meurtrier de bonhommes de neige ! Cela étant posé, que dire du nouveau film de Tomas Alfredson réalisateur de "Morse" et "La Taupe" (qui ne sont pas des longs-métrages sur ces animaux !).

Au bout de quelques minutes, quelque chose nous frappe, comme s’il manquait des scènes à ce film. On passe d’un endroit à l’autre, les ellipses sont trop fréquentes, les actions s’enchainent sans lien apparent. Mais au-delà même des scènes qui pourraient manquer (environ 10 % des scènes prévues n’ont pas été tournées), Tomas Alfredson se loupe totalement dans sa réalisation, ne sachant pas faire naître une quelconque tension ni même un semblant d’effroi devant les meurtres du serial killer.

Le scénario se perd à vouloir entremêler plusieurs arcs narratifs et s’égare dans ce jeu de pistes qu’il ne fait pas toutes aboutir. On passera sur le développement de la thématique de la paternité et donc de la figure paternelle qui reste simpliste. De plus, on notera un problème : à la moitié du long-métrage, on a déjà deviné qui est le meurtrier, ce qui est un peu gênant, le suspens fondant dès lors comme neige au soleil.

Les paysages glacés norvégiens ne servent ici que de cartes postales, le réalisateur n’utilisant qu’un lac gelé lors de deux scènes, chacune aux extrémités du film. Alors que cet environnement peu accueillant à la vie, sauvage, glacial, aurait pu être mieux exploité.

Côté casting, Michael Fassbender n’est pas à son meilleur dans la peau de cet inspecteur alcoolique, héros local ayant une vie sentimentale compliquée. Le personnage interprété par Rebecca Ferguson n’est guère mieux construit (comme l’ensemble des seconds rôles) et son passé est révélé avec une certaine lourdeur. Que dire de l’apparition dans les différents flash-backs de Val Kilmer aussi expressif qu’un bonhomme de neige.

Au final, on peut qualifier le troisième film de Tomas Alfredson de petit accident industriel. Un thriller policier qui nous laisse de glace dont la qualité du casting reste inexploitée, et dont le scénario prend des raccourcis assez déstabilisants (sûrement dûs aux scènes manquantes) et reste cousu de fil blanc. Espérons que la prochaine enquête de Harry Hole qui sera portée à l’écran, s’il y en a une, soit de meilleure qualité.

Kevin GueydanEnvoyer un message au rédacteur

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