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BLUE BEETLE

Un film de Angel Manuel Soto

Petit scarabée pas devenu grand !

Alors qu’il était fraîchement diplômé, Jaime hésitait un peu quant à son avenir. Mais il ne pensait certainement pas devenir un super-héros. C’était sans compter sur le Scarabée, une relique extraterrestre qui va le prendre pour hôte, et lui donner des pouvoirs extraordinaires, pas toujours faciles à maîtriser…

Blue Beetel film movie

Depuis quelques mois (voire années diront certains), le DC Comics universe semble être complètement à la peine, égaré dans une pléthore de personnages, alignant différents projets qui n’arrivent pas à en tirer le meilleur, que ce soit pour des aventures en solo ou pour des épisodes collectifs ("Justice League" nous fait encore frissonner…). Et ce n’est pas le crash industriel de "The Flash" ou le retour avorté de Henry Cavill en Superman dans "Black Adam" qui viendront nous rassurer quant à une cohérence scénaristique entre les nombreux métrages de la firme. "Blue Beetle" débarque ainsi à un drôle de moment, à une époque où le fossé avec Marvel ne semble jamais avoir été aussi important, et où le transfuge de l’écurie Disney, James Gunn, tâtonne encore dans la direction à prendre. Initialement prévu pour la plateforme Warner, le film de Angel Manuel Soto a été propulsé sur le devant de la scène, en lui déroulant le tapis rouge des salles de cinéma. Sans spoiler, pas sûr que c’était le meilleur cadeau à lui faire…

Ne vous inquiétiez pas, si vous n’avez jamais entendu parler de ce scarabée bleu dans la langue de Molière, puisqu’il s’agit d’un personnage à la notoriété très faible malgré son ancienneté (il apparaît pour la première fois dans les bandes-dessinées en 1940). Depuis quelques temps, son identité civile est celle de Jaimie Reyes, un jeune homme issu de la communauté hispanique. Ce qui peut paraître anodin, mais incarne une grande avancée sociale : en offrant enfin un premier rôle dans une saga à gros budget à un latino, Warner Bros. cherche à recréer l’impact généré par son concurrent avec "Black Panther" pour la communauté afro-américaine. Le problème de cette velléité plus que louable, c’est qu’ici, elle se limite à l’introduction de ce nouveau protagoniste, oubliant totalement les nécessités d’un tel blockbuster, à savoir : des rebondissements, un antagoniste crédible, du rythme, de la tension. Plus un message commercial qu’une véritable œuvre de cinéma, il devient bien difficile de se raccrocher à la moindre séquence tant le film respire le déjà-vu ou l’humour scolaire qu’on aimerait ne plus voir dans ce type de production.

Façon Spiderman (« un grand pouvoir entraîne de grandes responsabilités »), cette origin story nous invite à découvrir un garçon fraîchement diplômé et un peu paumé pris pour hôte par une entité extraterrestre. Évidemment, il aura du mal à maîtriser ses pouvoirs, entraînant plusieurs saynètes supposées comiques, mais il finira par se trouver lui-même pour se connecter à cette nouvelle réalité. Si le film fait le bon choix en se focalisant sur une famille soudée dans un environnement qui résonnera au sein de nombreux spectateurs trop rarement représentés dans les salles obscures, le reste du spectacle sera bien plus décevant, à l’image de cette méchante improbable jouée par une Susan Sarandon en roue libre. Certes, ce nouveau super-héros et sa famille sont indéniablement attachants, cependant, cela est bien loin de suffire pour signer le renouveau du studio de Batman et consorts. Monsieur James Gunn, il va vite falloir se mettre au travail…

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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