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BLOOD RED SKY

Un film de Peter Thorwarth

Si vous avez une dent contre les terroristes…

Nadja et son fils Elias embarquent à Düsseldorf pour un vol de nuit à destination de New York, où elle doit être traitée pour un grave problème sanguin. Après quelques heures de vol, des pirates de l’air prennent le contrôle de l’avion. Pour sauver son fils, Nadja va devoir révéler sa vraie nature, quitte à accroître la panique à bord…

Blood Red Sky film movie

Sortie le 23 juillet 2021 sur Netflix

Un petit conseil en prologue de cette critique : si vous avez jusque-là réussi (par miracle) à ne prendre connaissance ni de la bande-annonce, ni certains détails de l’affiche et des images du film, ni d’un synopsis plus détaillé que le nôtre, alors saisissez votre chance, regardez le film avant d’en savoir plus ! Sinon, vous pouvez passer au paragraphe suivant.

Coup sur coup, juillet 2021 a vu deux films de terrorisme aérien atteindre certains écrans français : le Sud-Coréen "Emergency Declaration" projeté hors compétition à Cannes (en espérant une sortie ultérieure) et la production américano-allemande "Blood Red Sky" sur la plateforme Netflix.

Dans la riche histoire des films se déroulant dans un avion, il y a déjà eu pas mal d’originalités côté passagers : "Des serpents dans l’avion" (tout est dans le titre), des abeilles tueuses dans "Flying Virus", des zombies dans "Plane of the Dead", des zombies nazis à dos de requins volants dans "Sky Sharks" (oui, rien que ça !), ou encore des gremlins dans le récent "Shadow in the Cloud". S’il nous manquait des vampires, c’est désormais chose faite grâce à "Blood Red Sky", réalisé par Peter Thorwarth, notamment connu comme coscénariste de "La Vague".

S’il s’agit avant tout d’un film « pop-corn » mêlant sensations fortes et rebondissements en tout genre (parfois exagérés ou clichés, il faut bien l’admettre), "Blood Red Sky" fait le job honnêtement et même plus que ça. Sans être révolutionnaire, ce long métrage parvient à renouveler un peu le genre du film de vampires en proposant une sorte de mash-up mêlant film catastrophe, thriller d’action et drame familial. Avec son personnage central de mère-courage badass, le récit retourne la situation habituelle, provoquant une empathie pour la vampiresse et une répugnance pour une partie des protagonistes humains (enfin, pas tous humains jusqu’au bout, on s’en doute bien !). Entre les coriaces terroristes, dont un psychopathe complètement dingo (oui, c’est un pléonasme, mais ce personnage vaut bien une petite insistance !), et quelques passagers poussant l’égoïsme à son extrême (surtout une caricature du financier individualiste qui pense pouvoir tout acheter), on choisit vite notre camp dans ce champ de bataille aérien.

La réalisation se montre globalement inspirée, avec un démarrage in medias res installant un suspense immédiat sous forme de flashforward qui fait planer le doute sur les évènements, avant de faire redescendre la tension et de construire patiemment le récit jusqu’au redémarrage de l’action suivi de ce twist vampiresque digne d'"Une nuit en enfer". En revanche, il faut admettre que les quelques flashbacks, qui ponctuent le film pour expliquer le passé de l’héroïne, sont bien moins inspirés et cassent le rythme alors qu’ils n’apportent vraiment rien d’intéressant.

Même en assumant la carte du divertissement, "Blood Red Sky" n’est pas pour autant vide de sens, notamment en critiquant par petites touches le racisme et la peur des différences, en se servant à la fois de la figure du vampire (qui suscite évidemment le rejet) et de la paranoïa concernant les terroristes islamistes (ceux du film n’en sont pas mais jouent avec cette anxiété, alors que le seul personnage à qui l’héroïne fait confiance est d’origine arabe). C’est donc plus qu’un simple spectacle de combats, d’explosions et d’hémoglobine.

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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