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SHADOW IN THE CLOUD

Un film de Roseanne Liang

Chloë in the sky with gremlins

Nouvelle-Zélande, 1943. Maude Garrett embarque dans un bombardier américain avec un paquet. Elle indique à l’équipage que sa mission est confidentielle et que son paquet ne doit être ouvert sous aucun prétexte. Elle est alors placée dans la tourelle ventrale du bombardier. Bientôt elle aperçoit une ombre sur l’aile de l’avion….

Shadow in the Cloud film movie

"Shadow in the Cloud" mélange plusieurs genres : le film de guerre (pour son contexte, le lieu du huis clos et ses combats aériens) et le film fantastique pour son utilisation du mythe des gremlins (qui ne ressemblent ici en rien à ceux du film culte de Joe Dante, autant vous prévenir).

Les premières 40 minutes sont intéressantes par l'atmosphère créée (on pense par moment au segment du film "La Quatrième Dimension" réalisé par George Miller) et la situation de huis clos (l'héroïne se retrouve dans la tourelle ventrale de l'avion et ne communique avec l'équipage qu'à travers la radio). Une vraie tension parvient à se mettre en place avec un environnement extérieur hostile (orage, avions ennemis, gremlins) et l'environnement intérieur de l'avion qui l'est tout autant (un équipage macho et souhaitant ouvrir le colis, un matériel défaillant) où la tourelle apparaît comme une bulle de protection pour l'héroïne.

Dès que l'on sort de cette tourelle et que les scènes d'action s'enchaînent, le personnage principal se mue en une action woman (et apparaît même comme quasi indestructible) que rien n'arrête, qui est capable de prouesses physiques inouïes (la scène sous l'avion) et parvient à abattre facilement un avion ennemi. Cependant, c'est dans cette partie que le long métrage perd en intérêt en se prenant un peu trop au sérieux dans ses moments les plus abracadabrantesques qui devraient être un vrai shoot de fun mais qui frisent parfois le ridicule.

Derrière cette façade de film fantastique de série B, "Shadow in the Cloud" est également un film féministe faisant de l'héroïne une femme forte et supérieure à l'ensemble de l'équipage masculin dans tous les domaines (pilotage, tir et aptitude physique) et renversant cet environnement machiste (le scénario se permet à ce titre un running gag avant presque chaque décès de membre de l'équipage). Le souci, c'est que certaines scènes pour le souligner sont trop premier degré et construites avec une finesse digne d'un éléphant dans un magasin de porcelaine (à l'image de la dernière scène).

Le casting masculin fait ici uniquement preuve de figuration, au sens propre comme au sens figuré. Quant à Chloë Grace Moretz, elle porte littéralement à bout de bras le long-métrage.

Au final "Shadow in the Cloud" aurait pu être une sympathique série B fantastique mais échoue globalement dans son traitement de l'action et se montre peu fin dans l'approche féministe du scénario.

Kevin GueydanEnvoyer un message au rédacteur

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