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BLACK FLIES

Un film éprouvant sur un métier en tension

Ollie Cross débute comme ambulancier à New York. Faisant équipe avec Gene Rutkovsky, homme plus âgé et expérimenté, il découvre à la fois l’intensité du métier et les difficultés qui font leur quotidien…

Dans une époque où les projecteurs sont braqués en France sur les services d’Urgence des hôpitaux, en permanence sous tension, c’est sur le métier d’ambulancier urgentiste aux États-Unis, qu’un Français, Jean-Stéphane Sauvaire ("Johnny Mad Dog", "Une prière avant l'aube"), va diriger sa caméra. En résultat un film particulièrement tendu, s’intéressant à un duo d’ambulanciers, un bleu et un expérimenté, pris dans le tourbillon des cas qui se succèdent, prenant des risques face à des patients pas forcément collaboratifs, jusqu’à un épuisement physique et psychologique que tente de capter la mise en scène.

La première scène nous fait ressentir la pression qui s’abat sur le jeune débutant, interprété par Tye Sheridan ("Ready Player One", "The Card Counter"). Visage comme démultiplié, bruit et lumière d’ambulance, sa respiration est mise en avant, alors que la caméra devient frénétique, à l’image de sa tête, qui doit être attentive à tout, ceci jusqu’à ce qu’apparaisse son équipier (Sean Penn), apte à mieux diriger les gestes de sauvetage. À partir de là, la tension ne nous lâchera pas, égrenant de manière peut être un trop systématique les types de victimes ou patients (un black atteint de deux balles, une femme qui les insulte, un arabe intubé, un chien dépecé, la compassion ayant bien du mal à naître au milieu d’une certaine violence.

Utilisant le ressort de l’injustice, l’intrigue écrase peu à peu nos deux personnages, qui pour le plus jeune cherche à trouver des soupapes de décompression (le passage de défoulement en boite de nuit, filtre rouge en sus, la belle transition vers une scène de sexe…) et pour le plus âgé regarde toujours en direction de son ex-femme. Un film sombre, qui souligne le nécessaire équilibre personnel afin de résister à des conditions de travail éprouvante, au sein d’une société américaine montrée ici comme en pleine déliquescence.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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