BIENTÔT LES JOURS HEUREUX

Un film de Alessandro Comodin

Une image soignée n’a jamais suffi à faire un film

Tommaso et Arturo se réfugient dans une forêt qui sera bientôt infestée de loups. Dans ces mêmes bois, Ariane y découvre un trou étrange. La légende semble se mêler à la réalité…

La Semaine de la critique aime toujours dénicher des films radicaux, au parti-pris très marqué. "Bientôt les jours heureux" avait ainsi totalement sa place dans la sélection du cru 2016. Cependant, si la forme est ambitieuse et surprenante, tout le reste du métrage n’est qu’un long voyage vers l’ennui. Car dans sa démarche naturaliste et contemplative, le réalisateur italien a oublié un élément essentiel : le scénario. Abandonnant totalement le spectateur dans un monde de faux semblants difficilement appréhendable, l’intrigue avance sans rythme et sans passion. Résultat : une œuvre incompréhensible et terriblement prétentieuse où les quelques beaux plans esthétiques ne suffiront pas à réveiller un public perdu depuis bien trop longtemps dans cet univers faussement fantasmagorique.

L’histoire serait celle de la fuite de deux jeunes garçons d’un établissement carcéral. Mais il est aussi question d’un loup-garou, d’une légende que les gens aiment se raconter (est-ce la retranscription de ce conte que nous sommes en train de voir ?) et d’une jeune femme qui découvre un mystérieux trou dans la forêt. Tout est à mettre au conditionnel, car en réalité, rien de ce qui est montré ne semble faire sens, le montage non-chronologique épaississant encore plus ce brouillard scénaristique. Même les plus fans de trips ésotériques ne devraient pas trouver leur bonheur dans ce film indigeste et agaçant où le mysticisme a été confondu avec un hermétisme outrancier et aberrant.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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