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BELLE ÉPINE

Un film de Rebecca Zlotowski

Un premier film bancal porté par une magnifique Léa Seydoux

Prudence a 17 ans. Endeuillée par la disparition de sa mère, elle se laisse entraîner sur le circuit de Rungis, où elle rencontre de jeunes motards, source relative de réconfort…

"Belle Épine" est un premier film et cela se sent. Non pas qu'il soit raté, loin de là, mais le film laisse une sensation d'inachevé, ou du moins d'un manque de consistance. On nous raconte l'histoire d'une adolescente perdue qui cherche comme elle le peut à se rattacher à quelque chose, mais tout ne sera qu'éphémère : des amitiés furtives, du sexe passager, une famille absente... D'ailleurs, plus que le portrait d'une adolescente, c'est le portrait d'une adolescence que l'on nous dresse, celle des années 80, où la liberté côtoie le manque de repères, où le sexe côtoie la solitude. Rien de joyeux dans tout cela, mais tout est juste et sensible. Le souci, c'est que le cruel manque de rythme amène l'ennemi juré de tous les spectateurs : l'ennui. On finit par trouver le temps long, ce qui est inquiétant pour un film d'une heure vingt, et petit à petit on se désintéresse de ce personnage et de son destin qui semble d'ailleurs prévisible.

Où est le climax du film? Quelles scènes sont sensées être les coups d'éclats du récit, celles qui restent en mémoire après la projection? Réponse : la dernière. Sans la dévoiler, l'on peut dire que Rebecca Zlotowski termine son film sur une touche d'espoir, son héroïne réussissant en partie à surmonter le deuil qu'elle endure. Et la réalisatrice l'exprime d'une manière subtile et poignante, signant une scène finale marquante, portée par une Léa Seydoux magistrale. Cela étant dit, on ressort de ce film comme du Space Mountain : une heure et demi d'attente pour cinq minutes de satisfaction, l'énervement de l'attente combiné au grisement du dénouement, mélange particulier qui ne conviendra pas à tous. Alors, Rebecca Zlotowski, réalisatrice à suivre ? Oui, mais attention, on sera certainement plus exigeant la prochaine fois.

Rémi GeoffroyEnvoyer un message au rédacteur

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