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L'ARMÉE DU CRIME

Un film de Robert Guédiguian

Jeunes héros résistants insipides

1940, en pleine occupation allemande, un groupe d’immigrés issus de plusieurs nations d’Europe refuse la soumission à l’occupant et perpétue des actes de terrorisme envers l’armée allemande. Très vite, ils se rendent compte qu’une milice organisée serait plus efficace face à l’ennemi. Le révolutionnaire et poète arménien, Missak Manouchian, est désigné pour être leur chef…

Pour son seizième film, Guédiguian ne change pas son fusil d’épaule. Cinéaste engagé depuis son premier film, il était tout désigné pour faire un film de cette histoire de résistants communistes immigrés.

Pour les non initiés de cette partie obscure de l’histoire de France, il faut pouvoir rentrer dans ce film qui semble en décalage avec son temps. La réalisation, tout d’abord, parait dater des années 80. L’image est terne, les plans fixes abondent et surtout, Guédiguian use et abuse des fondus enchaînés sur images qui renforcent cette impression de téléfilm "cheep". Néanmoins cela n’est pas le principal reproche que l’on peut faire à "L’Armée du crime". Après tout cela pourrait constituer un parti-pris artistique tout à fait valable.

La faiblesse majeure de "L'Armée du crime" se situe plutôt au niveau de l'interprétation. En effet, le réalisateur tente tant bien que mal d'humaniser ses principaux personnages, mais les jeux outranciers de Robinson Stévenin (genre de stéréotype d'adolescent révolté par toutes les injustices du monde) ou d'Ariane Ascaride, empêchent toute identification à ces résistants. Le reste de l'équipe n'est pas suffisamment mis et en avant. Et ce n'est pas l'interprétation transparente de Jean Pierre Darroussin ou de Virginie Ledoyen qui vient rattraper les carences du reste du casting.

Le seul à vraiment parvenir à nous émouvoir est Simon Abkarian, très juste dans l'interprétation du dilemme de Manouchian concernant l'utilité de la violence (l'embuscade à la grenade est très réussie). Cela dit, son excellente performance ne suffit pas à nous arracher de notre torpeur dans laquelle l'on s'enlise tout au long des deux heures et demie du film. La multitude de protagonistes donne un aspect fouillis et contrairement à un "Walkyrie" qui donne envie d'y croire, "L'Armée du crime" ne fait pas en sorte que le spectateur prenne part à la résistance.

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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bande annonce par filmtrailer.com

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