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AQUAMAN ET LE ROYAUME PERDU

Un film de James Wan

Des flots de digital pour un scénario souvent grotesque

David Kane, alias Blak Manta, cherche à venger son père en s’appropriant une ancienne technologie atlante qui lui permettrait de réparer son costume. Aidé par le Docteur Shim, il parvient à une ancienne cité perdue, située sous un lac, enseveli sous un glacier. Là, il trouve un trident brisé en deux qui lui permet de communiquer avec une puissance qui lui promet un grand pouvoir s’il le libère du sortilège qui le retient prisonnier. Alors que que la chaleur du globe augmente anormalement et que se multiplient épidémies et catastrophes, le frère d’Aquaman, Orm, prisonnier par sa faute d’un autre peuple, paraît le seul à pouvoir les guider jusqu’à Kane. Aquaman part alors le libérer en douce, histoire d’éviter un incident diplomatique, accompagné d’un poulpe de communication dénommé Tobo…

Aquaman et le Royaume perdu film movie

Nous faisions partie des rares à avoir plutôt apprécié le premier volet des aventures d’ "Aquaman", dans lequel ce personnage de l’univers DC Comics finissait par avoir un fils, au même prénom (Arthur Junior). Ce deuxième volet, dont la sortie a été déjà reportée plusieurs fois, et qui risquait d’être encore décalée du fait de la grève des acteurs à Hollywood, a finalement trouvé le chemin des salles pour ces vacances de Noël, histoire d’alimenter les cinémas en aventure à grand spectacle. Alors quoi de mieux que de découvrir le film en IMAX, avec le gros son qui va avec, et en 3D, histoire de profiter des nombreux paysages imaginaires offerts ici. Et ce sera sans doute là le seul vrai intérêt du métrage : proposer un peu d’évasion aquatique en cette période frisquette, avec une cité engloutie sous les glaces, une Atlantide aux mille lumières, une étrange île au volcan au panache de fumée verte, mais aussi des vaisseaux sous marins lorgnant du côté de Jules Verne ou ressemblant à des pieuvres mécaniques, et même des monstres à tentacules.

Pour le reste, après un épisode sur la transmission et la filiation, le scénario tente de mettre la famille au cœur de l’intrigue, créant une résonance entre la querelle d’Aquaman et son frère Orm, et la guerre antique entre le roi Atlan et son frère, qu’il emprisonna lui aussi, dans les glaces. Un couplet assez lourdingue sur la fratrie vient d'ailleurs casser le rythme du climax, avec petite larme en guise de bonus grotesque. D'écologie il sera aussi question, avec un réchauffement climatique accéléré par un carburant antique (l'orichalque) émetteur puissant de gaz à effet de serre (GES), et un discours final qui rappelle à quel point celui-ci n'est qu'un argument supplémentaire pour offrir plus d'action. Car en termes d'affrontements le film livre tout de même son lot d'aventures et de combats, face à des geôliers et leurs montures « tunnelières », des animaux géants, des hordes de monstres...

Globalement c'est du côté des effets spéciaux, que le film déçoit cruellement, du niveau de définition des décors, rendant certains lieux particulièrement artificiels (l'île au volcan, la cité sous la glace...). Ajoutons à cela quelques emprunts à "Star Wars", comme un Casino sous marin dans lequel on trouve un personnage évoquant un certain Jabba le hutt, ou une manière de venir à bout des pieuvres mécaniques qui ressemble étrangement à celle de neutraliser les Annihilator 1. Enfin le pire vient certainement de l'humour de fond, entre l'aspect buddy-movie du tandem de frérots Jason Momoa / Patrick Wilson, qui fonctionne a minima, les plaisanteries sur la nourriture des surfaciens (le cafard étant la « crevette surfacienne »), ou encore le supposé running gag sur la pince coupée d'un dirigeant crustacé... Il faut dire que le métrage avait affiché la couleur dès les premières scènes avec le pipi téléguidé d'Arthur Junior, s'amusant à arroser le visage de son père, Aquaman. C'est donc avec un certain ennui et loin de toute émotion que l'on suit les péripéties, ponctuellement dépaysantes, de ces héros eux aussi retouchés numériquement au maximum, de manière assez voyante.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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