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ALIEN : COVENANT

Un film de Ridley Scott

Alien : convenu et pas convainquant

Alors que les passagers du vaisseau Covenant naviguent en direction d’une planète lointaine susceptible d’accueillir les humains, ils découvrent un autre astre encore plus propice à la vie. Ils décident alors de se rendre immédiatement sur cette nouvelle Terre, et malheureusement pour eux, le choix ne va pas s’avérer des plus judicieux…

Après un ""Prometheus" spectaculaire mais très peu anxiogène, Ridley Scott a une nouvelle fois décidé de nous inviter dans l’espace. Abandonnant en très grande partie la mythologie initiée par le précédent volet autour des « Ingénieurs », ce nouvel opus marque le véritable retour du xénomorphe. Se focalisant sur ces créatures mythiques, bien plus que sur leurs origines, la caméra s’amuse à proposer des variations autour de scènes cultes de la saga, avec la même approche esthétique (très peu d’effets numériques) mais avec beaucoup plus de sang.

Un prologue diffusé sur internet nous avait préparé à l’intrigue de Covenant : David et le Professeur Shaw ont réussi à survivre et à atteindre la planète de nos Créateurs. Pourtant, le film débute dans le vaisseau d’une nouvelle équipe, réveillée trop tôt de sa sieste cryogénique, et qui découvre une planète parfaite sur leur chemin. Celle susceptible d’avoir développé de la vie et qui pourrait merveilleusement faire office de port d’attache pour les 2000 colons à bord de l’engin spatial. Évidemment, cette nouvelle Terre va rapidement apparaître comme moins accueillante que prévue.

Bien plus tendu et nerveux que son prédécesseur, le métrage, après une introduction trop longue, retrouve la fougue de l’original, où l’horreur peut surgir à n’importe quel moment, où la suggestion terrifie bien plus que les vérités trop explicites. Sauf que quelque chose a changé depuis 1979 : le regard de Ridley Scott. Le réalisateur semble désormais mépriser les illusions humaines, les croyances et toutes ces petites choses irrationnelles qui nous condamnent à l’humanité. Fortement cynique, le film ne s’attache ainsi que très peu aux membres de l’équipage, membres interchangeables voués à être sacrifiés, mais bien plus à ces créatures terrifiantes que certains pourront trouver magnifiques par leur pureté biologique. L’empathie a disparu, ou tout du moins, elle a clairement changé de côté, ces aliens devenant à la fois montres et symbole, celui du rapport entre créateurs et créations, entre la vie et la mort.

Néanmoins, si on apprécie le cadre excité et la mise en scène agitée, la linéarité du scénario empêche considérablement le décollage attendu. Avec des rebondissements prévisibles et assez grossiers, "Alien: Covenant" cale dès la première demi-heure, s’enfermant dans une boucle répétitive de scènes anecdotiques. À l’exception du retour d’un personnage (dont on vous laisse la surprise) qui s’affirme comme la nouvelle figure mythologique de la saga, parfait opposé à l’immortelle Ripley, cette exploration spatiale s’avère décevante, aussi bien dans les enjeux que dans le traitement. Et alors que Neill Blomkamp nous avait fait saliver avec son pitch et ses esquisses préparatoires pour un "Alien 5", Ridley Scott, gardien du Temple, a finalement annoncé que le projet était tombé à l’eau. Rien de bon augure pour la suite…

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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