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L'ÂGE DE GLACE 4 : LA DÉRIVE DES CONTINENTS

La dérive d’une série à succès

Scrat n’en rate pas une : en poursuivant son gland, il provoque la dérive des continents et sépare Mani le mammouth de sa femme Ellie et de sa fille Pêche. Embarqué avec Sid le paresseux et Diego le tigre sur un iceberg flottant sur l’océan, le pachyderme doit bientôt faire face à des pirates sans scrupules…

Cela fait dix ans que ça dure : Scrat chasse le gland et Mani, Sid et Diego traversent des contrées sauvages bravant le danger de notre monde à l’ère glaciaire. Carlos Saldanha, réalisateur des trois précédents opus, a créé une franchise à succès mais dont l’inspiration à chaque épisode renouvelée était un gage de qualité. Steve Martino et Mike Thurmeier reprennent le flambeau et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils risquent de plomber lourdement l’ambiance chez Blue Sky tant on a le sentiment qu’ils ne se sont pas foulés pour écrire le quatrième volet des aventures de la bande animale la plus populaire après celle de « Madagascar ». Si jusqu’à présent, les animaux de la savane étaient nettement en dessous du niveau de ceux de l’ère glaciaire, Martino et Thurmeier auront réussi l’exploit de les rapprocher tout près, d’autant que le troisième volet de « Madagascar » sorti trois semaines plus tôt est fortement plébiscité !

En parlant de troisième volet, celui de « L’Âge de glace » était le meilleur de la série avec une beauté des images indéniable et de nouveaux personnages inoubliables dont Buck, la belette intrépide et maboule. Qu’on se rassure, c’est le point fort de ce quatrième épisode : beauté de l’animation, efforts pour la 3D et nouveaux personnages amusants voire hilarants pour la grand-mère de Sid… En revanche, alors que le troisième épisode se passait dans un merveilleux monde perdu avec d’imposants dinosaures, ces nouvelles aventures voguent sur l’eau à perte de vue (pas de quoi étonner avec les décors !) avec une bande de pirates copier/coller de « Peter Pan » et « Pirates des Caraïbes ». Bref, rien de bien frais au rayon des nouveautés. Les spectateurs compteront les bonnes vieilles recettes qui ont marché ici ou là : « Alvin et Chipmunks » s’invitent à la fête façon « Braveheart » et mémé fait ami-ami avec la baleine de Pinocchio…

Le plus désolant est quand même le discours lourdingue sur la famille (« N’abandonnez pas les vieux, ils peuvent vous être utiles ! » « Tournez sept fois votre langue de mammouth dans votre bouche avant d’insulter votre père, vous pourriez le regretter toute votre vie ! ») et la morale adolescente qui dit qu’on doit rester soi-même et ne jamais se faire dicter son comportement même devant un mammouth coiffé comme Tokyo Hotel ! Vous l’aurez peut-être compris, c’est vers le public gamin et ado que le film est principalement tourné. Étonnant qu’on ne trouve pas de références à « Twilight » ! Les adultes sont donc les premières victimes collatérales de cette déception qui laisse de glace, n’ayant que l’irrésistible mémé édentée de Sid à se mettre… sous la dent !

Ne parlons pas des personnages secondaires sacrifiés sur l’autel du rythme (Ellie, les opossums), oublions l’histoire d’amour de Diego (niaise et inachevée - les scénaristes s’en sont-ils rendus compte ?), c’est surtout pour Scrat, notre petit rongeur devenu l’icône animalière planétaire entrée au musée Grévin cette année, qu’on est déçu. Hormis son amusante plongée sous-marine et sa version très personnelle du mythe de l’Atlantide, on a le sentiment qu’il a été sous-exploité contrairement au troisième épisode. Un conseil aux nouveaux réalisateurs pour le prochain « Age de glace 5 » : planchez plus sérieusement sur le récit plutôt que de glander !

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

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