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A.I.

Un film de Steven Spielberg

Un Conte fascinant

Un homme et une femme rendent visite régulièrement à leur fils, en état d’hibernation, de manière à éviter le développement irrémédiable d’une maladie incurable. Un jour, le père revient au foyer avec un nouveau petit garçon, robot celui-ci, sensé être capable d’aimer…

Spielberg met en scène ici un projet de son ami feu Stanley Kubrick, en adaptant cette parabole futuriste de Pinocchio. Le film, clairement construit en trois parties, est tour à tour effrayant et émouvant, exubérant et irritant, risible et envoûtant.

La découverte réciproque de l'enfant et de sa famille adoptive se révèle des plus inquiétante, voire terrifiante. La première partie est basée sur l'exploitation du sentiment de peur de l'inconnu et sur une mise en scène mêlant néons de couleurs et utilisation des reflets (dans une cuillère, sur une table de cuisine…) qui déforment le visage si parfait de l'enfant-robot, lui conférant une étrangeté glacée et un aspect irréel.

La confrontation de l'enfant avec le monde extérieur, objet de la deuxième partie, revêt un aspect féerique de par l'utilisation des couleurs, mais exaspère rapidement avec sa prolifération de gadgets, objets, robots de toutes sortes et le côté foire azimutée de l'ensemble.

Enfin, la troisième partie, relatant la recherche plus intime d'une véritable humanité, mène le garçon et le spectateur dans des abîmes de froideur et d'émotion, avec cependant le déroulement d'une rencontre quelque peu déroutante (et qu'on ne dévoilera pas ici).

Oscillant entre conte moral, farce frivole et film de science-fiction, A.I. séduit par son ambiguë rapport à la nature humaine. Haley Joel Osment ("6ème sens", "Un monde meilleur") montre une fois de plus toute l'étendue de son talent, passant d'un visage glacial, sans émotion, à la plus pure des terreurs. Troublant.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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