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16 LEVERS DE SOLEIL

Comment rendre l’extraordinaire soporifique

Ancien pilote de ligne pour Air France, Thomas Pesquet a réalisé le rêve de beaucoup : voyager dans l’espace…

Si Thomas Pesquet nous a fait rêver la tête dans les étoiles, c’est sur Terre que commence le documentaire "16 Levers de soleil", retraçant son odyssée spatiale. On y découvre un homme calme, serein, très à l’aise avec les médias et pas inquiet le moins du monde à l’idée de décoller pour rejoindre l’orbite terrestre. Après près de cinquante heures passées à bord de l’habitacle fort restreint de la fusée Soyuz, le français débute ainsi son séjour de plus de six mois au sein de la fameuse station internationale, voyage dont il partagera grandement le quotidien sur les réseaux sociaux.

Bercé par les écrits d’Antoine de Saint-Exupéry, le film vaut avant tout pour la beauté saisissante des images offertes, l’expédition ayant été grandement filmée par plusieurs caméras, notamment grâce à la détermination de Thomas Pesquet lui-même, désireux de partager au maximum son expérience. Permettant à la fois de capturer la vie très particulière des spationautes et la splendeur du cosmos et de notre planète, le métrage mêle une dimension didactique à un pur état de sidération, sentiment renforcé par la rareté d’une telle qualité de contenus (jamais un vol n’avait bénéficié d’autant de moyens pour immortaliser son déroulé).

Si le tableau est bien spectaculaire, l’objet cinématographique est lui plus décevant. Sans aucun rythme et porté par une voix-off mielleuse, "16 Levers de soleil" confond contemplation et monotonie, réussissant l’exploit de transformer un périple extraordinaire en une chronique à la limite du soporifique. Pour ceux qui pensaient en apprendre plus sur la personnalité du cosmonaute, sa manière d’appréhender le monde et l’origine de son don pour la communication, ces derniers risquent d’être forts déçus. En résulte une excursion en apesanteur fascinante mais dont la construction produit la même émotion qu’un diaporama photos : à peine le générique dévoilé que nous sommes déjà passés à autre chose.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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