5 EST LE NUMÉRO PARFAIT

Un film de Igort

Un comic’s italien plutôt sympathique

Depuis que sa femme est morte, Peppiao, ancien tueur à gages pour la Camorra, n’est plus le même homme. Lorsque son fils Nino parti commettre un assassinat, se fait tuer par un étrange devin, Peppiao, accompagné de son ami Toto le boucher, va chercher vengeance…

5 est le numéro parfait film image

Inspiré d’un roman graphique d’Igort (Igor Tuveri) lui-même, "5 est le numéro parfait", développe le portrait d’un ancien de la mafia, ceci avec un humour second degré plutôt réjouissant. Découvert dans la section Journées des auteurs (Giornate degli autori) du Festival de Venise 2019, le film adopte une mise en scène très graphique, usant des codes du film noir, concoctant ainsi une ambiance légèrement poisseuse qui doit beaucoup à la lumière : ombre inquiétante du profil du protagoniste, contre-jours avec de longues ombres s’étendant sur les murs, scènes de conduite récurrentes sous une pluie battante, scène de fusillade dans le noir avec des tirs pour seuls flashs de lumière… Mais les influences ne s’arrêtent pas là, et il revêt aussi des allures de western, lors notamment d’une scène de face à face sur une toit (un effet renforcé alors par les tonalités musicales).

Le scénario, lui, s’amuse à doter son personnage (impressionnant Toni Servillo, à la narine postiche proéminente) d’une certaine vision décalée du romantisme (voir la tuerie de toute la famille de sa future femme, afin d’avoir son accord…) ou de l’éducation (voir la leçon d’équilibre biologique entre les gentils et les malfrats, faite à son fils enfant, ou le revolver offert en guise de cadeau d’anniversaire…). Livrant sur le tard l’explication du titre, sous la forme d’une anecdote, il emprunte au final quelques chemins détournés, sans jamais faire place à une réelle morale. De quoi se réjouir pour le dynamisme du cinéma italien.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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