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Festival
Festival de Cannes 2023 : le sombre rôle de l’église dans "L’enlèvement" de Marco Bellocchio

Compétition
L'ENLÈVEMENT
(Rapito)
de Marco Bellocchio
avec Barbara Ronchi, Filippo Timi, Fabrizio Gifuni, Corrado Invernizzi, Paolo Pierobon, Fausto Russo Alesi, Enea Sala, Leonardo Maltese...
Notre première impression sur le film :
1858, dans la ville italienne de Bologne. Edgardo, le sixième enfant d'une fratrie de 9 d'une famille juive est enlevé à ses parents, quelqu'un ayant déclaré qu'il avait un jour été baptisé. Commence alors son éducation catholique et la lutte de ses parents, soutenus par l'opinion publique, pour récupérer l'enfant. C'est une histoire particulièrement prenante que nous livre Marco Bellocchio, critiquant fortement l'obstination d'un pape et de l'institution que représente l'église, dans son fonctionnement hiérarchique comme dans sa considération des autres religions comme des égarements.
L'auteur avait déjà livré quelques critiques acerbes de l'église, notamment dans le très bon "Le Sourire de ma mère", où il était question de béatification de la mère d'un homme athée, sur lequel il était fait pression pour qu'il se convertisse. Certes classique dans sa mise en scène, le film dispose d'images marquantes, comme celle de l'arrivée nocturne à Rome, en bateau, évoquant la traversée vers les enfers plus qu'un voyage vers la lumière du savoir et de l'éducation. Au travers de la résistance de l'enfant, c'est tout le poids d'une institution et surtout le pouvoir d'un homme surnommé le "pape roi" qui est questionnée, renvoyant à des événements historiques que l'on connaît peu de notre côté des Alpes.