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Festival d’Angoulême 2021 : Jour 1 "La Disparition" et le film d’ouverture "Eiffel"

26 août 2021
Festival d'Angoulême 2021 Jour 1 Eiffel
© VVZ Production - Pathé Films

Le Festival d’Angoulême 2021 a donc ouvert hier soir, le public répondant fortement présent, malgré le pass sanitaire, avec pas moins de 10 salles du cinéma CGR (plus le théâtre) qui affichaient complet pour la présentation d’ "Eiffel", en présence du metteur en scène Martin Bourboulon ("Papa ou maman"), accompagné de ses deux interprètes principaux, Romain Duris et Emma McKay (la vedette de la série "Sex Education", qu’on verra également prochainement dans la nouvelle adaptation de "Mort sur le Nil").

Un "Eiffel", élégant, mais manquant quelque peu de souffle

C’était sans doute l’un des longs métrages les plus attendus de 2021 qu’ "Eiffel", histoire de passion ranimée autour de la construction de la fameuse tour, inaugurée pour l’exposition universelle de 1899. Le film devait sortir au printemps, puis le lendemain de sa présentation ici, et sera visible finalement sur grand écran le 13 octobre prochain, suite à son report du fait de la mise en place du pass sanitaire. Photographie impeccable, reconstitution efficace et crédible grâce à des décors et images de synthèse de qualité, le film est particulièrement intéressant, pédagogique et fluide lors des passages qui évoquent les techniques de constructions ou les difficultés techniques rencontrées.

C’est du côté de l’histoire d’amour que le rythme pèche un peu, malgré la prestation sans faille de Romain Duris, campant un Gustave Eiffel retrouvant goût aux défis, à la fois fougueux et réservé. La résonance entre le parcours des deux amants (il se met à fréquenter la femme d’un ami, qu’il a connue autrefois) ayant un peu de mal à exister, sans doute un peu plombée par les nombreux flashbacks éclairant leur amour contrarié qui jalonnent le film. Reste la trame d’un grand drame et les atours d’un film d’époque soigné.

"La Disparition", documentaire impressionnant de lucidité

Ce documentaire suit Mathieu Sapin, dessinateur de bande dessinée (on lui doit récemment l’amusant Le Ministère secret tome 1 : Héros de la République), dans sa proposition faite à Libération de raconter en quelques planches l'histoire du Parti Socialiste, depuis l'élection de Mitterrand en 1981, dont ont été récemment fêtés les 40 ans. Préférant se concentrer sur trois ou quatre personnes « de l’ombre », dont le député Julien Dray, surnommé à une époque le Baron noir, qui aura vécu de l’intérieur toute l’aventure, c’est du symbole de délitement que constitue le déménagement du siège situé Rue de Solferino, que s’empare le début du film.

S’enchaînent alors des commentaires éclairés et lucides, souvent non dénués d’humour, malgré un contexte difficile ou même la désillusion affichée, accompagnés d’images d’archives ou de déambulations dans des lieux importants pour le mouvement (place de la Bastille…), ceci pour mieux faire la dichotomie de l’histoire et des erreurs d’un parti, aujourd’hui réduit au rôle de second couteau. Ajoutez à cela le recul de l’observateur lui-même, dont on découvre quelques cases dessinées, et le documentaire s’avère à la fois touchant, sensible, et signe d’un possible renouveau.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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