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INTERVIEW

DELIRIOUS

Abus de ciné:
Ce film a été réalisé il y a longtemps. Vous avez fait beaucoup de promo?

Tom Di Cillo:
Cela fait moins d’un an. Il a été montré pour la première fois au Festival de San Sebastian. Il faut beaucoup de temps pour négocier les ventes d’un film. Pour moi c’es…

© Memento Films

Abus de ciné:
Ce film a été réalisé il y a longtemps. Vous avez fait beaucoup de promo?

Tom Di Cillo:
Cela fait moins d'un an. Il a été montré pour la première fois au Festival de San Sebastian. Il faut beaucoup de temps pour négocier les ventes d'un film. Pour moi c'est tout frais. La promo n'est pas un problème. J'aime parler de mes films, et particulièrement de celui-ci. Car ce film est petit miracle.

Abus de ciné:
Vous êtes parti de l'idée de parler d'un paparazzi?

Tom Di Cillo:
Sur l'échelle de la célébrité, ils sont tout en bas. Ce sont souvent les plus méprisés, et il est difficile d'avoir de la sympathie pour eux. C'est pour cela que je l'ai pris pour héros. Tout le monde le traite comme une merde. Même sa mère l'appelle « piece of shit ». Il lui fait survivre malgré le regard des autres... qui pourtant achètent les photos des paparazzi...

Abus de ciné:
Les gens aiment voir les stars qui figurent dans les tabloïds, alors que cela casse leur image glamour...

Tom Di Cillo:
La vision de la star a changé. Il y a 20 ans on voulait voir des photos classes. Aujourd'hui on préfère voir des arrières de voitures avec des stars bourrées...

Mon film n'est pas tant une dénonciation des médias, mais une observation de ces phénomènes. « Delirious » veut d'ailleurs dire « le bonheur, jusqu'au point de devenir malsain ».

Abus de ciné:
Votre personnage se complait à aimer quelqu'un d'inaccessible?

Tom Di Cillo:
Ce n'est pas ce qui le meut. On vit dans un monde où l'on crée des stars tous les jours, dans des émissions comme « American Idol » (La nouvelle star). Mais est-ce qu'il en existe vraiment? Et qu'est-ce qu'elles feraient? Toby, est une star dans toute sa pureté. Il n'en a pas conscience. Il traverse différents mondes et j'ai voulu les montrer de manière différente d'un point de vue visuel.

Abus de ciné:
Le thème central du film est la liberté?

Tom Di Cillo:
C'est un niveau de lecture. La plupart des familles sont destructurées et destructives. Le thème de la culpabilité est tout aussi présent. Buscemi menace Toby qui veut partir, il projette sur lui sa culpabilité. En partant, Toby se sauve lui même. Mais en refusant de donner son pardon, il génère des idée de meurtre chez Buscemi.

Abus de ciné (attention Spoiler):
Dans votre film il y a deux Happy end... la love story et la poignée de main

Tom Di Cillo:
La fin est compliquée. La plus intense est la poignée de main. Après, Toby disparaît, il devient un symbole. Pour les stars, tout est luxe, elles ont l'étrange pouvoir de rester un enfant de 5 ou 6 ans, ce qui est le travail de leurs assistants.

Abus de ciné:
Quelle a été la réaction de Michael Pitt, habitué à des rôles plus trash, lorsque vous lui avez proposé ce conte?

Tom Di Cillo:
Il a été enthousiaste. Il a un grand sens de l'humour et devait être convaincant, dans la poubelle comme sur un tapis rouge. Il aimait l'idée d'être drôle.

Abus de ciné:
Diriez-vous, pour finir, que votre film est typiquement américain?

Tom Di Cillo:
Je ne le suis pas moi même. Aux USA je ne suis ni un réalisateur indépendant, ni un cinéaste hollywoodien. Il y a dans un sens un côté européen dans mon film. Dans le sens où je respecte l'intelligence du public. Je raconte simplement des histoires sur des gens réels confrontés à des situations compliquées.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur

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