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INTERVIEW

14 JOURS POUR ALLER MIEUX

Edouard Pluvieux, Maxime Gasteuil et Romain Lancry

réalisateur-scénariste, acteur-scénariste et acteur

Une comédie punchy racontant l’histoire de Max, homme d’affaires au bout du rouleau. Rien ne va plus dans sa vie pro, ni perso. Il doit pendant 14 jours subir l’ambiance et le rythme d’un centre de bien-être « chelou » pour aller mieux. Il est en plus accompagné de son futur beau-frère Romain qu’il n’aime pas du tout. Rencontre cosy et dynamique avec le réalisateur Édouard Pluvieux et les Acteurs Maxime Gasteuil et Romain Lancry dans le salon de l’InterContinental de Lyon.

Entretien Interview Rencontre
© Wild Bunch Distribution

Du stage de bien-être à la comédie

Maxime Gasteuil : Avec Benjamin Demay (producteur du film) nous sommes allés tous les deux faire un stage de bien-être en Ardèche. Quand on est revenus on s’est dit « Il faut s’en inspirer pour écrire un film ! ». On en a parlé au réalisateur-scénariste Édouard Pluvieux et à son co-scénariste Lionel Dutemple, qui sont aussi allés faire le stage, et l’aventure a commencé.

Une écriture à trois mains

Édouard Pluvieux : Avec Lionel Dutemple nous sommes allés nous immerger donc pendant une semaine dans ce stage de bien-être. Nous avions obtenu l’autorisation des organisateurs de pouvoir prendre des notes et de venir en « stage d’observation ». Il y a eu beaucoup de moments très touchants, car les participants portaient des fardeaux lourds. C’était dingue de voir à quel point ce stage leur faisait du bien.

Il y a différentes manières d’écrire un film, différentes étapes et différents talents qui peuvent être utilisés. Ici avec Lionel on a écrit la structure, le plus gros. Et Maxime venait nous rajouter sa couche de magie dessus. Par exemple à un moment, on était très bloqué sur un point de scénario avec Lionel et c’est Maxime qui l’a dénoué. C’était instinctif, complémentaire et organique de bosser tous les trois.

Un rôle sur mesure

Édouard Pluvieux : L’idée originale du film est de Maxime Gasteuil et de son ami producteur du film Benjamain Demay. Ils ont eu l’idée du film suite au stage. Moi j’ai écrit le rôle pour lui, à 100 pour cent. D’ailleurs on a gardé le même prénom. On s’est beaucoup inspiré de sa vie.

Du théâtre au cinéma 

Maxime Gasteuil : La complicité que j’ai avec Édouard a été très confortable, je l’avoue. Édouard est le metteur en scène sur mes spectacles et il me suit sur mes tournées… et là, de l’avoir comme réalisateur pour mon premier rôle au ciné, c’est une grande chance. Donc bien sûr que c’était plus confortable avec Édouard que de tourner avec un autre réalisateur que je ne connaissais pas. Là j’étais dans mes petits chaussons. Avec Édouard et Benjamin on se connaît tellement bien, on partage nos vies ensembles en dehors du boulot, nos familles se connaissent donc on peut tout se dire, y a pas de tabou.

La part du réel et celle de la fiction

M.G et E.P : On voulait dès les premières lignes coller à la vérité de ce que nous avions vu au stage. Tout d’abord, tous les personnages que vous voyez dans le film existent. On s’en est grandement inspiré, même si on a exagéré des traits de personnalité ou mixé des histoires pour l’aspect comédie. Mais pour la plupart, ils existent. Par exemple « Jesus » qui ne finit pas ses phrases, c’était deux personnes différentes qu’on a fusionnées.

Puis, on a voulu retrouver le décor du centre de bien être. On a tourné 25 jours en Charente dans un lieu qu’on voulait accessible et abordable, et pas un centre 5 étoiles avec spa réservé qu’à une élite. On voulait que le public puisse se projeter dans le film.

Franck était dans le « vrai » stage, le conférencier. Ici dans le film on a pensé faire jouer son personnage par une femme interprétée avec brio par Zabou Breitman et son « assistant » Luc, joué par Lionel Abelansky. Comme au stage, on ne buvait pas d’alcool et on mangeait végan. C’était dur, alors on a ajouté les pains aux chocolats. Pour la partie fiction, on a la sortie au marché par exemple. Dans un vrai stage on ne sort pas les participants du centre. On reste enfermé, en huis clos. Mais pour des raisons de scénario et pour aérer le film, on était obligé de sortir sur le monde extérieur pour garder l’attention du spectateur.

Un esprit troupe de théâtre

Édouard Pluvieux : Je ne voulais pas un esprit choral, où les comédiens viennent tourner quelques jours puis s’en vont… mais plutôt une ambiance troupe d’acteurs. Je voulais que les personnages soient constamment à l’écran. Par définition ce film-là raconte un stage de bien être où vous avez plusieurs personnes ensemble sur un mois. Donc vous êtes obligé de mettre en place un esprit troupe, car tous les acteurs sont toujours dans quasi toutes les scènes. Donc ils devaient toujours faire vivre leur personnage, [y compris] dans le fond de plan même s’ils n’avaient pas de scène. Je leur ai demandé de se comporter comme une troupe d’impro. Je leur disais vous êtes 12 comédiens, si vous voulez exister à l’écran il va falloir prendre votre place et inventer des choses. Et c’est incroyable un acteur ! Dites-leur quelques mots sur leur personnage et ils vont savoir quoi en faire…

On a tourné en Charente 25 jours et 5 jours hors Charente à la quincaillerie, au marché, la maison du début. Sinon on était quasi tout le temps en huis-clos dans le centre de bien-être.

Le duo d’acteurs Maxime et Romain

Romain Lancry : Avec Maxime on se connaissait depuis une dizaine d’années, on avait fait pas mal de pilotes ensemble. On a eu des opportunités de travailler ensemble deux trois fois mais ça ne s’est jamais concrétisé. Et quand on m’a casté pour le rôle de Romain, il a eu la gentillesse de venir me donner la réplique aux essais. Là on a créé une complicité mais qui existait un peu déjà. On a surtout eu une complicité de jeu au casting et encore plus pendant le tournage. On avait cette envie de jouer ensemble et là ça c’est réalisé.

Maxime Gasteuil : J’avais de la chance de travailler avec des acteurs impliqués, très humbles, très élégants et talentueux. On s’est tous tirés vers le haut. Et on a été très bien dirigés par Édouard qui a su gérer toutes ces personnalités et ces égos.

Incarner le rôle de Romain « le perché »

Romain Lancry : Ce qui m’a intéressé dans le rôle de Romain, c’est avant tout de travailler avec Maxime et avec Édouard. Aussi, j’ai aimé le scénario. Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à défendre. Et le personnage m’inspirait. J’avais beaucoup vu dans des films des personnages perchés, mais là je le voulais plus soft et plus proche de la réalité.

Georgy Batrikian Envoyer un message au rédacteur

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