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ZAÏ ZAÏ ZAÏ ZAÏ

Un film de François Desagnat

Hi hi hi hi, mais aussi aïe aïe aïe aïe !

Fabrice, comédien, est pris en flagrant délit d’oubli de sa carte de fidélité au supermarché ! Après avoir menacé le vigile avec un poireau, il s’enfuit. C’est le début d’une rocambolesque cavale ultra-médiatisée…

Sortie en 2015, la BD "Zaï zaï zaï zaï" de Fabcaro est devenue instantanément culte et ce n’est pas étonnant de voir le cinéma s’en emparer – on avait déjà eu droit au "Discours" adaptant le roman homonyme du même auteur. Mais le projet n’était-il pas trop ambitieux pour un réalisateur dont la spécialité n’est pas le chef d’œuvre ? Rappelons en effet que François Desagnat a par exemple signé "La Beuze" et "Les 11 Commandements", donc pas ce qu’il y a de plus fin dans l’histoire récente de la comédie française. Il y a donc de quoi freiner des quatre fers avant de se décider à regarder quand même cette adaptation pourtant très attendue – et précédemment passée entre les mains de Rebecca Zlotowski et Thomas Cailley, ce qui aurait probablement donné un tout autre résultat si ça avait abouti !

Bref, malgré les réticences, il faut avouer que ça donne quand même envie de voir cette œuvre singulière prendre vie avec Jean-Paul Rouve incarnant le personnage principal. A minima, voilà un choix cohérent que d’attribuer le rôle-clé à cet ancien des Robins des Bois, donc à un comédien bien rodé à l’humour absurde. Il en est de même pour la participation – plus secondaire – de son compère Maurice Barthélemy, de Ramzy Bedia et de l’ex-Deschiens Yolande Moreau. Dans ce lot des choix logiques, ajoutons Julie Depardieu, que l’on a déjà vue dans des rôles décalés, et évidemment Thomas VDB et Vincent Desagnat. À part ces noms-là, le casting est plus surprenant (Julie Gayet ?) et fait surtout la part belle à des acteurs méconnus voire inconnus (hormis la bande de caméos pour la chanson de soutien à Fabrice !). Or, ces interprètes n’ont pas toujours une présence suffisamment charismatique pour donner corps à l’absurdité de leurs personnages. Certains s’en sortent toutefois très bien (comme Marc Riso en vigile, ou Oussama Kheddam et Nicolas Berno en flics) mais on sent une direction d’acteurs trop statique (même Rouve paraît parfois ne pas trop savoir quoi faire de son corps).

Évidemment, on s’esclaffe et on passe globalement un bon moment, mais la mise en scène ne parvient jamais à sortir de l’empilement de scènes, de cette suite de gags collés bout à bout, et on peine ainsi à retrouver la profondeur qui se cachait derrière le non-sens de la BD de Fabcaro. Le rythme, notamment, en pâtit cruellement et il est presque heureux que le film ne dure qu’1h22.

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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