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WONDER WOMAN

Un film de Patty Jenkins

Efficace et sombre, mais doté de quelques longueurs

Sur l’île de Themyscira, cachée du regard des hommes, Diana, jeune princesse des Amazones, vivait dans l’innocence, admirative des capacités guerrières de ses semblables. Devenue adulte et entraînée au combat malgré les réticences de sa mère, elle découvre soudainement ses capacités hors du commun. Mais lorsqu’un pilote d’avion américain s’abîme en mer et qu’elle lui vient en aide, c’est bientôt un choix important qui va s’offrir à elle…

Lorsque l'on parle d'adaptation du comics "Wonder Woman" (1941), on pense forcément à la série télé délicieusement kitche diffusée aux USA de 1975 à 1979, en deux saisons, dans laquelle la belle Amazone venait en aide à l'armée américaine dans de multiples situations. Et il faut bien avouer qu'il était difficile d'imaginer quelqu'un d'autre que la sublime et pulpeuse Linda Carter dans le rôle principal. On verra rapidement ici que la nouvelle venue, Gal Gadot, introduite sommairement à la fin de "Batman vs Superman", ne démérite nullement.

DC Comics est à nouveau aux commandes et réussit ici à redorer le blason de la belle, en posant les bases d'une nouvelle franchise, potentiellement très intéressante. Exit le mythique tournoiement sur soi-même pour changer de costume, accompagné de la chanson titre. Bienvenue à un costume modernisé et une bataille annoncée face au Dieu de la guerre, Arès, censé guider les Allemands dans leurs exactions. "Wonder Woman" a non seulement de la personnalité, mais les épreuves qu'elle va traverser, découvrant au passage la noirceur de l'âme humaine, donnent lieu à de nombreuses et très efficaces scènes d'action.

Si le film (qui dure 2h20) fait tout de même preuve de quelques longueurs dans les préparatifs de l'intervention contre la base militaire (où l'on teste un gaz plus que mortel...), le montage de l'équipe commando prenant plus de temps que nécessaire (ah l'humour qui tombe à plat lors de la scène dans la taverne !), l'attente vaut la peine afin de déguster un final quasi apocalyptique. Assurément tourné vers une certaine noirceur, à laquelle participent décors comme messages sur la nature de l'être humain, le film s'égare par moments dans des tentatives humoristiques décalées (la scène naïve du bateau, en compagnie du capitaine). Il introduit en tous cas une héroïne qui n'a rien à envier à ses collègues masculins, dont on attend impatiemment la suite des aventures, prévues pour 2019, même si "Justice League" sera passé par là entre-temps dès cet automne.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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