Bannière Reflets du cinéma Ibérique et latino américain 2024

WOLVERINE

Un film de Gavin Hood
 

POUR : Tout pour l'action

Le célèbre mutant Wolverine nous ouvre les portes de sa vie, de son enfance à la fin du 18ème siècle jusqu’à son amnésie, en passant par diverses guerres comme celle du Viet-nam. Le parcours d’un homme qui sacrifiera son humanité pour une vengeance…

Dès le générique de début, on est emporté par l'action. Un tourbillon de scènes violentes retravaillées à l'image de vieilles cartes postales jaunies, nous plonge dans l'univers ensanglanté de deux demi-frères que le meurtre d'un père (ou d'un beau père) a uni dans leur jeunesse, avant qu'ils ne s'enfuient du nid familial. Et les puristes diront que le reste du film ne donne pas tant à voir la bestialité de Wolverine, abandonné à lui-même. On retorquera que peu importe, que la rancoeur est bien là, comme le désir de s'extirper d'un carnage annoncé.

Car l'animal fut de toutes les guerres, avant d'intégrer un commando de mutants et d'être utilisé pour la fabrication de la mystérieuse arme XI. Jusqu'au jour où il choisit une autre voie, connaissant l'amour et la liberté, avant d'être rattrapé par son destin de tueur programmé. Liberté et libre arbitre son donc les maîtres mots de la légère reflexion qu'offre le film. Car au final, c'est à une chasse à l'homme qu'on assiste, Wolverine faisant comme d'autres mutants aux pouvoirs étranges (dont certains intégreront plus tard les X-men, comme un certain Cyclope) objet d'animal pourchassé.

Saluons donc à la fois les prestations techniques dans la représentation des pouvoirs (impressionnants yeux-lasers qui vont même jusqu'à découper en deux une école entière, sublime maniement de jeux de cartes tranchantes), ainsi que la maîtrise du rythme d'un scénario qui ne se pose quasiment jamais sauf dans quelques scènes fondatrices du caractère revanchard du héros. Difficile de demander à un film plus d'action et de combats imaginatifs, tout en révélant un acteur encore peu connu du grand public européen qui dégage ici une intense bestialité: Liev Schreiber. Rien qu'en cela, "Wolverine" est une véritable réussite.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

Ce film est en fait une préquelle basée sur un des personnages de la franchise X-men, le bien-poilu Wolverine. Le scénario explore son enfance, son passé militaire mais surtout les raisons qui l'ont conduit à rentrer dans un programme militaire top secret: le projet arme X devenue XI. Alors si grosso modo, les scénaristes se basent sur le comics, qui il est vrai est parti dans de nombreuses directions afin de préserver le mystère quant aux origines du personnage, ceux-ci effectuent de nombreux raccourcis voire aménagements dans le passé de wolverine, qui relèvent quasiment de l'hérésie !

Les personnages et surtout les nombreux mutants qui apparaissent tout au long de l'histoire, manquent cruellement de charisme quand ils ne sont pas simplement expédiés en quelques secondes. Mais le principal problème provient du traitement du personnage principal et de son némésis Victor Creed. Leur côté bestial est largement mis de coté, allégeant rapidement la portée cruelle de leurs actes et de leur personnalité.

D'autre part, à vouloir forcément faire le lien avec la saga « X-men », les scénaristes incluent ici des personnages qui ne se sont jamais rencontrés par la suite, comme si leur présence servait à rassurer un spectateur potentiellement en manque de repères. Bref cela donne un joyeux n'importe quoi qui aurait presque tendance à faire passer « X-men 3 » pour une réussite.

Les scènes d'action illustrent juste les pouvoirs de chacun des mutants sans rentrer dans une certaine démesure, voire sombrent carrément par moments dans le ridicule (la façon de courir de Victor...). Et que dire d'un style graphique inexistant où les couleurs, les décors n'enveloppent pas le film dans un halo de sauvagerie. Le tout est finalement quelconque et trop peu expressif pour un personnage si charismatique, d'autant que les derniers films de super-héros sortis ont donné un code à suivre (« The Dark Knight » et dans une moindre mesure « Iron Man »).

Bref un film qui ne rend ni hommage au personnage, ni ne permet d'appréhender son univers de souffrance et de violence. Dommage, car les mutants croisés dans ce film étaient bien moins politiquement corrects que ceux de la série « X-men », revêtant ici un aspect plus adulte plus sombre. Mais le film n'en reste pas moins un fourre-tout allégé.
Alors Wolverine coup de canif...

Guillaume BannierEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire