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VÉNUS SUR LA RIVE

Un film de Lin Wang

Tendre et beau, mais confus

Dans la Chine des années 1990, alors que sa mère est hospitalisée, une petite fille de 9 ans va vivre aux côtés de sa grand-mère, de sa tante et de sa cousine…

Vénus sur la rive film movie

Pour son premier long métrage, la réalisatrice chinoise Lin Wang livre une œuvre sensible mais difficilement accessible. La choralité féminine est à la fois un intérêt majeur (car ça parle avant tout, sans féminisme appuyé, de la place des femmes dans la société chinoise avec une pluralité de personnages au sein de la même famille) et une faiblesse structurelle de ce "Vénus sur la rive" qui s’égare dans un récit confus, ne rendant pas toujours très intelligible le lien entre les personnages ou les séquences. S’ajoute une impression frustrante de ne pas avoir suffisamment les codes de la société chinoise pour tout comprendre et la nécessité d’être un peu sinologue sur les bords si l’on veut profiter pleinement du film (on comprend toutefois qu’il s’agit d’évoquer les bouleversements de la période de transition vers le capitalisme à la chinoise).

Lent et morcelé, le métrage a par ailleurs un gros défaut de point de vue : celui de la fillette est supposé être central, tel un récit d’apprentissage à travers l’observation de ses aînées, mais la mise en scène ne paraît pas cohérente sur ce point puisque celle-ci apparaît relativement peu, étant clairement absente de nombreuses scènes, même en présumant le hors champ. La fin laisse également perplexe avec une rupture de tonalité qui fait basculer provisoirement le film vers un onirisme métaphorique a priori féministe, alors que le reste est assez réaliste.

"Vénus sur la rive" s’avère plus enthousiasmant pour ses petites touches humoristiques discrètes mêlant absurde, burlesque minimaliste et un peu d'humour noir. La dernière séquence dans le bus, qui accompagne le générique avec douceur, apporte la dernière des légèretés que le film propose de façon quasi aléatoire au fil de l’histoire. On pourra également apprécier la beauté de certains plans très colorés, graphiques, comme le jeu sur les ombres dans les escaliers.

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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