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VAINCRE OU MOURIR

Est-ce quelqu’un à penser à engager un professionnel du Cinéma dans l’équipe de tournage ? Oups…

Alors qu’il s’est retiré de la Marine Royale, un officier se voit invité à prendre la tête d’une rébellion paysanne. Transformant des quidams en une armée redoutable, leur combat pour la liberté va faire rage…

Vaincre ou Mourir film movie

Le succès colossal du Puy du Fou a donné des idées à ses propriétaires, en y implantant un studio de production. L’idée est plutôt maline, les décors grandiloquents des différents spectacles pourront ainsi être réutilisés pour la création d’œuvres historiques et épiques. Problème : c’est que l’Histoire n’est pas le fort de l’équipe dirigeante du Parc d’attraction. En finançant ce premier long métrage, accompagné de la compagnie de Vincent Bolloré, flairant potentiellement un bon coup marketing, on a plus l’impression d’assister à un pamphlet royaliste et intégriste religieux qu’à une véritable œuvre de fiction.

Chacun est libre de ses opinions, mais la forme choisie pose à la fois une question sur les velléités réelles du projet, mais surtout interroge sur la grammaire cinématographique : comment peut-on accumuler autant de défauts en si peu de temps ? Voix-off ridicule, photographie sans contraste (tout est gris), dialogues parodiques, scénario cousu de fil blanc qui enchaîne les ellipses sans le moindre souci d’une quelconque trame narrative… la liste est loin d’être exhaustive ! On ne parle pas non plus de la tentative farfelue de Hugo Becker sur son accent, tout comme le reste du casting dont une bonne moitié semble avoir la lucidité de se questionner sur leur présence dans ce projet.

Au-delà d’une ouverture grotesque dont on vous réserve la surprise pour ceux qui voudraient s’y risquer, le film suit la trajectoire de François-Athanase Charette de La Contrie, ancien militaire devenu symbole des rébellions antirépublicaines. Personnage grandement méconnu, de plus en plus controversé suite aux différents travaux historiques, il y avait ainsi sur le papier un mystère à désépaissir, tout en évoquant les guerres de Vendée, épisode ô combien trouble de l’Histoire française dont il serait bien difficile de résumer les tenants et les aboutissements sans en montrer toutes les tourmentes.

Sans suspense, Vincent Mottez et Paul Mignot ont choisi une autre voie, celle du manichéisme, transformant tout républicain en un être vil et manipulateur. Cohérent puisque la République est le système qui a engendré l’effondrement des vraies valeurs de la France, à savoir les valeurs chrétiennes. Il devient alors difficile de rédiger une critique d’un métrage qui n’a absolument aucun respect pour la moindre règle élémentaire du septième art, comme le montage par exemple. Pour tout cinéphile, le rendu sera vraiment douloureux, au point de s’avouer vaincu. Et si le titre était annonciateur de l’expérience promise au spectateur, nous nous serions bien plus préparés mentalement. Car la deuxième option a bien failli nous attraper.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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