Banniere_11_films_de_separation_Saint_Valentin

UNE FAMILLE

Un film de Christine Angot

Ne pas confondre public et jury populaire

La romancière Christine Angot va à la rencontre de ses proches qui furent témoins direct ou indirect de l’inceste que lui a fait subir son père durant son adolescence…

Christine Angot prolonge son œuvre littéraire au cinéma en abordant une nouvelle fois, ce qu’il est un euphémisme d’appeler son thème de prédilection, le sujet de sa relation incestueuse et forcée avec son propre père. Et contrairement au format littéraire, le format filmé permet à la romancière de confronter directement les acteurs de ce drame familial. À savoir la mère de l’écrivaine, son ex-mari, et surtout sa belle-mère, épouse de son père au moment des faits. Précisons que le père, lui, est décédé il y’a plusieurs années.

Le propre du documentaire est d’effectuer un travail de documentation, et donc d’information auprès du spectateur. Or on se rend compte assez rapidement que Christine Angot demande à son spectateur de juger, de prendre parti, bien évidemment pour elle. Ce n’est pas ce que l’on peut attendre d’un documentaire, une salle de cinéma n’étant pas un tribunal. Ou pire, un pilori quand on voit le traitement infligé à la belle-mère. La plainte pour atteinte à la vie privée intentée par cette dernière est certes moralement douteuse, mais possiblement pas totalement absurde sur le plan juridique.

Du point de vue de l’auteure, il semble évident que le public condamnera la belle-mère qui « refuse de connaître la vérité », ou la mère qui n’a à l’époque pas pris la mesure des évènements. Par un simple travail d’empathie le spectateur peut comprendre la souffrance de Christine Angot et le sens de sa démarche. Mais en refusant de faire ce travail pour les autres, la romancière apparaît comme ceux qu’elle entend dénoncer : elle semble perpétuer un dialogue de sourds qui ne guérit personne.

Benjamin BidoletEnvoyer un message au rédacteur

BANDE ANNONCE

COMMENTAIRES

Christophe turpin

mercredi 17 avril - 7h26

On s'en branle de sa souffrance autocentrée, dont elle fait commerce depuis des années en écrivant comme un pied. Son histoire n'excuse pas sa méchanceté.

Laisser un commentaire