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UN WEEK-END À PARIS

Un film de Roger Mitchell

Agaçant

Un couple de quinquagénaires anglais passe le week-end à Paris pour fêter leur anniversaire de mariage. Elle est institutrice ; lui était professeur, mais vient de se faire licencier pour avoir utilisé quelques mots fleuris lors d'une remontrance à une élève. Leur couple est usé...

Bien entendu l'interprétation du duo vedette, Jim Broadbent ("Moulin Rouge") et Lindsay Duncan ("Un mari idéal") est irréprochable. Lui, particulièrement, arrive à dégager des montagnes de nuances dans le portrait de cet homme dépité par la séparation que semble envisager sa femme. Vous l'aurez compris, "Un week-end à Paris" adopte un ton globalement peu joyeux, et ne déclenchera pas de fous rires, même si un certain cynisme pointe son nez dans les dialogues, ainsi qu'un détachement de tout propre à l'humour britannique.

À la description de ce couple à la dérive, accompagnée d'une pénible musique d’ascenseur qui vient maladroitement noyer la plupart des scènes de contemplation ou d'errance, se joint le portrait d'un divorcé anglais (Jeff Goldblum), que le mari avait perdu de vue depuis ses jeunes années d'études, et installé à Paris avec une femme beaucoup plus jeune. Ce personnage, sensé devenir une sorte de catalyseur par réaction, n'est malheureusement pas le signe d'une quelconque finesse de scénario, celui-ci étant particulièrement chargé, puisqu'il semble odieusement égoïste, aveugle aux difficultés du couple, et dégoulinant de prétention quant à son bonheur affiché et à la facilité de tout régler par l'argent.

Évoluant dans un Paris sans charme, réduit à quelques halls ou chambres de grand hôtel, ou à quelques restaurants, le couple vedette ne donne en fait pas vraiment envie qu'on l'accompagne. Mais cependant, leurs amers échanges posent quelques questions intéressantes, à la fois sur la nature de la liberté individuelle (passe-t-elle forcément par le fait de laisser tomber des gens ?), et sur les difficultés à réinventer une relation. Un film à voir en tous cas un jour où l'on a à peu près le moral.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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