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UN MOMENT D’ÉGAREMENT

Un petit week-end bien fade en Corse

Antoine et Laurent sont amis depuis très longtemps, tout comme leurs filles, Louna et Marie. Tous les quatre passent leurs vacances en Corse pour se reposer et oublier la folie parisienne. Sauf que Louna va tomber amoureux de Laurent, et qu'il est bien difficile de rester insensible au charme de la jeune fille. Ce n’est pas Laurent qui dira le contraire…

À l’origine, il y avait un film de Claude Berri avec Victor Lanoux et Jean-Pierre Marielle qui voyait ce dernier se faire séduire par la fille du premier. Aujourd’hui, le postulat est resté le même pour ce remake produit par le fils de l’illustre cinéaste, Thomas Langmann. Vincent Cassel et François Cluzet interprètent ainsi Antoine et Laurent, deux amis de toujours plus ou moins séparés de leur femme, qui se retrouvent à partir ensemble en vacances avec leur fille. Sauf que les enfants ont bien grandi, et que celles qu’ils considèrent encore comme des bambines sont deux très belles jeunes femmes. Alors quand Louna se met en tête qu’elle est amoureuse de Laurent, il est bien difficile pour ce dernier de résister au charme de l’adolescente.

Si Jean-François Richet a démontré tout son talent pour les métrages tournant autour des gangsters ou de la banlieue, son passage à la comédie est beaucoup plus délicat. La faute, en partie, à des dialogues peu convaincants. Mais, outre des répliques souvent ridicules, le scénario co-écrit avec la cinéaste Lisa Azuelos ("LOL" ou plus récemment "Une Rencontre") esquisse les personnages de manière grossière en les réduisant à des stéréotypes convenus. D'ailleurs, au tout début, le personnage de Vincent Cassel demande aux deux filles si « elles ne veulent pas arrêter d’être le stéréotype de leur génération ». Jamais elles n’écouteront le conseil de leur aîné et le film pâtira alors considérablement de cette caractérisation simpliste des personnages.

Avançant uniquement sur des sentiers balisés, le métrage repose intégralement sur l’érotisation de ses situations et sur la beauté incandescente de Lola Le Lann qui, pour sa première apparition à l’écran, fracasse le thermomètre et fait transpirer la pellicule de sa sensualité. Mais si le physique explosif de la comédienne est indéniable, son jeu est plus hésitant, prêtant à sourire même dans les moments plus dramatiques. Manquant cruellement de rythme et de rebondissements, le métrage doit se contenter de quelques saynètes parsemées au cœur d’un ensemble bien creux. Surtout, François Cluzet pourrait-il enfin sortir du rôle cabotinant du personnage chieur et râleur ? Du coup, on recherche encore l’intérêt de ce remake.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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