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TUEURS

Un polar très classe mené tambour battant

Un gang de meurtriers des années 80 refait surface en Belgique. Un braquage se prépare… La juge en charge de l’affaire a repéré un corbeau. Alors qu’elle se retrouve dans le parking d’un centre commercial, le mur de celui-ci explose subitement…

François Troukens, très connu en Belgique pour avoir été truand et taulard avant de devenir présentateur d’une émission télévisée sur les affaires judiciaires, s’essaie au cinéma. Après avoir réalisé un premier court-métrage ("Caïd" sélectionné au Brussel Short Film Festival ainsi qu’au festival du film policier de Liège), le voici à la direction de son premier long "Tueurs". Epaulé d’un cador de la direction photo du cinéma belge et français, Jean-François Hensgens, autant à l’aise sur les films d’auteur (ceux de Joachim Lafosse) que sur les films d’action ("Go Fast" ou "Banlieue 13"), l’ex-braqueur de fourgons a préparé un scénario bien ficelé sur un univers qu’il a bien connu.

Plutôt que de faire un film du point de vue policier à la Olivier Marchal dont "Tueurs" a tout de même quelques similitudes en termes de mise en scène, Troukens choisit le point de vue des bandits, mais pas n’importe lesquels, ceux avec un code. C’est un Olivier Gourmet, toujours solide, parfait pour incarner le rôle, qui campe Frank Valken, un braqueur cherchant à se retirer du business avant un dernier casse fructueux. Le plan est huilé, les tâches distribuées, l’équipe au complet et sans faille. Le casse se déroule comme prévu mais dans le même temps, un gang de tueurs profite de ce braquage pour exécuter une juge sur le point de déterrer une affaire vieille de trente ans. Frank prend tout sur le dos et est très vite arrêté. Il n’a alors d’autre choix que de planifier son évasion pour se rendre justice.

Rondement mené, "Tueurs" débute sur les chapeaux de roues grâce à un montage rythmé enchaînant les événements de manière logique et lisible. La palette des personnages est limpide dès les quinze premières minutes, sans pour autant tomber dans la caricature, ce qui évite aux réalisateurs de perdre l’intensité installée dès le générique d’ouverture. On sent tout le travail et l’expertise du chef opérateur et co-réalisateur Jean-François Hensgens qui travaille une atmosphère oppressante magnifiée par une musique et une photographie léchée au service d’un scénario ciselé. On regrette simplement que la fin soit un peu trop expédiée et précipitée laissant un sentiment d’inachevé.

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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