TROIS MONDES
Trois mondes, mais aucun intérêt
En matière de cinéma qui se regarde jouer et filmer, "Trois mondes" de Catherine Corsini possède tous les aspects adéquats. Sous prétexte d'une pseudo fable socio-branletto intellectuelle, sur la perte de ses origines et la vente de ses valeurs pour accéder à une caste supérieur dans la société, on aura rarement fait plus prétentieux. À vrai dire peut-être que si, mais quand la qualité du film suit, on peut pardonner la prétention. Ici, ce n'est malheureusement pas le cas.
Les pires défauts du scénario bobo-parisien sont là. Situations improbables (personne ne se connait, mais tout le monde se croise), dialogues absolument pas crédibles et répétitifs (mention spéciale pour l'échange entre Juliette et son mari, ainsi qu'aux rapports entre les personnages de Raphaël Personnaz et Reda Kateb, au raz des pâquerettes), enjeux narratifs inexistants voire une fois de plus improbables (mais pourquoi Juliette fait-elle tout cela), il n'y a ici pas grand chose qui semble dépasser le stade de la feuille de brouillon.
Et pourtant, malgré son perso. naze, Raphaël Personnaz (jeu de mots presque du niveau du film) tire son épingle du jeu. C'est le point positif du film. En dehors de Clotilde Hesme, qui n'est pas aidée avec son personnage de bobo parisienne improbable, une jeune étudiante en médecine qui va s'éprendre à la fois de cette famille touchée par l'accident et de ce chauffard qui n'est pas si méchant, les acteurs relèvent globalement le niveau.
Peut être aurait-il fallu être moins ambitieux dans la parabole et commencer par assurer les bases du scénario. Par exemple, à aucun moment dans le film on ne comprend vraiment qu'Alan fête son enterrement de vie garçon, on l'apprend plutôt dans le dossier de presse. "Trois mondes" fait finalement et malheureusement partie d'un cinéma nombriliste qui se regarde donc trop, avant de penser à être vu.
François ReyEnvoyer un message au rédacteur