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LE TRANSPORTEUR

Gros méchant et gentil escroc, pour ce gras mélange de kung-fu et taxi : insupportable

Un bon transporteur doit respecter des règles précises, telles que ne jamais donner de nom, ou surtout, ne jamais ouvrir le colis. C’est bien entendu ce que va faire Jason Statham, transporteur et conducteur hors paire. D’où un tas d’ennuis…

Difficile de ne pas se bidonner tout seul face à ce patchwork de films à succès déjà signés de l'écurie Besson. Seulement, il ne suffit pas de faire rouler la caméra à gauche et à droite, face au pare-choc d'une voiture oscillant elle de droite à gauche, pour donner à une poursuite du style et de l'efficacité façon "Taxi". Il ne suffit pas non plus de mettre face à face un tueur consciencieux, et une jeune fille en danger, pour faire jaillir l'émotion comme dans "Léon". Face à tant de copier-coller, on ne s'étonne plus alors que la jeune fille soit asiatique comme dans un certain "Wasabi" !

Le casting est calibré pour vendre le film à la fois aux USA avec Jason Statham (nouvelle valeur sûre des films d'action dont "Ghosts of Mars", "The One", "Arnaques, crimes et botanique"), au Japon, avec Shu Qi (révélation de "Millenium Mambo"), et en France, François Berléand jouant le flic flegmatique, presque complice ou compatissant avec celui qu'il traque et qu'il sait non violent.

Le calcul incessant de ce film se démultiplie encore avec une leçon d'arts martiaux qui relève plus du catalogue que de l'expertise dans la chorégraphie. On s'étonne de la multitude d'objets incongrus qui se retrouvent tout à coup sur les lieux de la bataille. Ainsi, dans les couloirs d'une maison, certes haut de gamme, si un garde du corps se saisi d'une hache, on s'étonne qu'un autre en trouve subitement une seconde à portée de mains ! On s'amusera par contre des scènes avec les portes de containers, et surtout de celle où un pull devient une arme redoutable pour ligoter ou étouffer ses adversaires. J'y repenserai la prochaine fois où je me ferai agresser dans le métro.

Le film, déjà donc peu crédible et tellement multi-formaté, est encore réduit auprès du public français, du fait d'un montage mêlant des lieux souvent connus de la côte d'Azur. Lors de la première poursuite, le véhicule passe de la Promenade des anglais, au vieux Nice, et débouche subitement, au bout d'une ruelle, sur… la Croisette, à Cannes ! Pathétique.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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