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THE SEEDING

Un film de Barnaby Clay

Un film qui plante la graine

Un gars des villes se rend dans le désert pour photographier une éclipse. Sur le retour, il tombe sur un enfant perdu et décide de l’aider à retrouver sa famille avant de se retrouver lui-même perdu. Heureusement pour lui, il entend un chant au fond d’un canyon et voit de la lumière. Il se croit alors tiré d’affaires…

Imaginez : le film s’ouvre sur un SUV qui roule dans une plaine désertique. Au bout de la piste la route fait une boucle et revient sur ses pas. Vous êtes devant l’écran depuis 3 minutes à peine et vous comprenez déjà que notre SUV aurait dû comprendre le message et repartir fissa. Voici un aperçu du génie de la mise en scène de cet ovni qui nous vient d’Angleterre. Barnaby Clay qui le réalise nous vient du monde du clip vidéo, et c’est une touche que l’on retrouvera dans tout le film : les images parlent bien plus que les quelques mots prononcés par les protagonistes. Il y a des inserts organiques, que l’on cherche à comprendre au fil de l’histoire et qui sont comme des chapitres à découvrir. Il y a les tons ocres des pierres du canyon. Il y a ce soleil qui tape et dévaste les espoirs du héros qui regarde vers le ciel.

"The Seeding" est un film qui nous balade. Et on se laisse faire avec un immense plaisir, car l’écriture est incisive et efficace : vous êtes perdus dans le désert, vous tombez sur une aide charitable qui vous offre à manger et un refuge pour la nuit, il ne vous reste qu’à repartir le lendemain n’est-ce pas ? Sauf si dans la nuit quelqu’un a retiré l’échelle de corde qui vous a permis descendre dans le canyon. Bienvenue dans le sel de cette histoire, un genre de survival à l’envers : notre protagoniste est hébergé, abrité, mais pris au piège d’une vallée dans laquelle le téléphone ne capte pas. Il doit en prime cohabiter avec une femme taiseuse, qui ne parle que si elle estime cela nécessaire. L’enfermement devient alors autant physique que mental. Ne vous attendez pas à une histoire à la "Misery" de Stephen King, ici la maîtresse de maison n’a pas besoin de retenir son invité captif, la nature s’en charge pour elle.

Le duo d'acteurs autour duquel tourne le film est incroyable de justesse. Wyndham Stone, est porté par un Scott Haze magistral : il est tour à tour arrogant, effrayé, animal. Sa prestation porte l’intrigue avec une intensité folle. Alina qui le recueille et cohabite avec lui est jouée par Kate Lyn Sheil : elle est silencieuse, inquiétante et forte. Si vous n’étiez pas encore convaincus, rien que pour eux le film vaut le détour. Mais il le vaut aussi par les thèmes qui le parcourent : vie, survie, mort, temps qui passe, transmission. Quand on pense que c’est un premier long-métrage, il met la barre très haut pour la suite de la carrière de Barnaby Clay. On a déjà hâte de découvrir ses prochaines réalisations, car il a semé dans nos esprits comme un vent de folie.

Océane CachatEnvoyer un message au rédacteur

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