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THE POWER

Un film de Corinna Faith

Pour ceux qui n’ont pas peur du noir !

Alors que la ville de Londres se prépare à de nombreuses coupures d’électricité, Val débute son premier jour d’infirmière au sein d’un hôpital délabré. Membre de l’équipe de nuit, la plupart du personnel et des patients ont déjà été transférés vers un autre établissement, la laissant presque seule au sein de cette enceinte vétuste. À moins que d’autres présences ne se fassent ressentir…

The Power film movie

Une jeune femme déambule dans le East-End londonien de 1974, la brume masquant ses pas. Par cette journée d’hiver où l’épais brouillard laisse à peine entrevoir les rayons d’un timide soleil, Val continue sa marche, déterminée à se rendre à son premier jour de travail en tant qu’infirmière du Royal Infirmary. La date n’est pas anodine, car cette année-là, nous sommes en pleine grève des mineurs britanniques, action ayant abouti à l’instauration du « Three-Day Week » par le gouvernement conservateur, soit des restrictions visant à limiter l’usage de l’électricité par les entreprises à trois jours maximum. De nombreuses coupures de courant touchent alors la capitale anglaise, obligeant l’équipe de l’hôpital à se relayer la nuit pour maintenir les quelques services encore opérants dans l’établissement délabré.

La discrète et réservée Val arrive dans ce dispensaire quasi à l’abandon, traînant presque seule dans les couloirs lugubres où la majeure partie du personnel et des patients a fui pour une structure plus moderne. Et comme on pouvait s’en douter, au cœur de ce chaos, la nuit ne va pas être de tout repos. Pour son premier long métrage, Corinna Faith réussit à immédiatement immerger le spectateur dans une atmosphère anxiogène, où chaque plongée dans le noir oppresse, inquiète, faisant surgir les dangers des recoins pas toujours les plus prévisibles. Des monstres du passé aux êtres maléfiques du quotidien, la protagoniste va devoir affronter une série d’évènements où dans l’obscurité seront mis en lumière son courage et sa résilience.

Film d’horreur d’apparence modeste, cette série B efficace est aussi le récit d’un autre « power », celui de femmes qui osent enfin prendre la parole, qui refusent les regards libidineux et les mains déplacées, qui n’acceptent plus de se murer dans un silence trop longtemps assourdissant. Pamphlet féministe assumé, ce survival hospitalier s’impose comme l’une des excellentes surprises de ce début d’année, révélant par la même occasion le talent de Rose Williams, épatante dans le rôle principal. Et si la réalisatrice Corinna Faith abandonne cette fâcheuse manie à sur-expliquer sa symbolique à travers des dialogues rarement nécessaires, son second passage derrière la caméra promet d’être un sacré moment de cinéma !

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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