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THE DRUG KING

Un film de Woo Min-ho

Overdose de courtes scènes

Lee Doo-sam est un petit escroc de Busan. Mais lorsqu’il fait preuve d’opportunisme en devenant une petite main d’un réseau mafieux, c’est le début de son ascension, qui va faire de lui l’un des plus importants trafiquants de drogue de Corée du Sud dans les années 1970…

Sortie le 20 février 2019 sur Netflix

Depuis au moins deux décennies, le cinéma sud-coréen s’est imposé comme l’une des industries les plus sophistiquées du monde. Esthétiquement et techniquement, ce film n’échappe pas à la règle, avec une image léchée ou encore des décors et costumes très réussis. Si on ajoute une jolie bande-son ou encore la présence de deux des plus grands interprètes actuels de Corée du Sud (Song Kang-ho et Bae Doona), "The Drug King" cumule pas mal d’ingrédients de qualité. Mais on ne le dira jamais assez : les ingrédients ne font pas la recette ! Tout comme le label « d’après une histoire vraie » n’est pas une garantie suffisante pour un bon scénario.

Le gros défaut du film, qui plombe tout son potentiel, est de vouloir proposer un récit bien trop exhaustif du parcours de Lee Doo-sam. Le public s’y perd donc rapidement, noyé entre les personnages, par les enjeux ou les rebondissements. En voulant être trop précis, Woo Min-ho ne montre pas la capacité à faire des choix ni à rendre son film intelligible. Inversement, il ne prend pas le temps de bien construire ses personnages ou d’exposer certains contextes. À force de proposer un enchaînement de séquences pour la plupart ultra-courtes, on est au bord de l’overdose, et il devient difficile de s’intéresser à quoi que ce soit. On a beau adorer Song Kang-ho et Bae Doona, ça ne suffit pas !

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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