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LES TEXTILES

Un film de Franck Landron

De l'inversion des normes

Sophie (Barbara Shulz) et Olivier (Alexandre Brasseur) tiennent une boulangerie à Paris. Dans l’espoir de changer d’air, ils font l’acquisition d’une petite maison sur une île. Mais le prix, bien bas, de la bicoque, cache une belle surprise…

Disons le tout de suite, derrière cet étrange titre se cache le secret de l'implantation de la maison acquise par le jeune couple : un camp de nudiste. Précisons qu'un ou une textile, est le doux nom attribué à ceux du camp, qui portent des vêtements. C'est donc le cas de l'héroïne, qui cache mal son désarroi, face à toute une communauté qu'elle n'a pas vraiment envie de connaître, et qui la rejette dès son arrivée. Avec les Textiles, on est loin des stéréotypes sur le nudisme, la description de la communauté, se partageant entre naturistes adeptes de la vie simple et baiseurs ou voyeurs chevronnés.

Le réalisateur, par la franchise de son propos et son art de n'éviter aucun plan osé, aborde avec vérité un milieu rarement traité sérieusement au cinéma, et la question du rapport de chacun à la nudité. Ainsi, la gêne vient moins de l'image, que de l'imagination qu'on peut avoir des pratiques de ces couples, s'exposant à la vue de tous. Entre narcissisme et exhibitionnisme, les valeurs de cette communauté apparaissent presque comme naturelles, ou envisageables pour quiconque. Et l'interprétation intimidée de Barbara Shulz, qui se retrouve dans un monde aux normes inversées, force tantôt le malaise, tantôt la curiosité du spectateur. Signalons enfin le petit rôle d'Alexandre Brasseur, dont la ressemble physique avec Claude est frappante, autant que son étonnant coté sensible

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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