TACTICAL UNIT : COMRAD IN ARMS

Un film de Law Wing-cheong

Tactical "unis"

Les équipes PTU de Wah et de Maggie sont en pleine crise de rivalité, en raison de la promotion subite de cette dernière, pourtant inexpérimentée. Une dernière mission avant leur dissolution prochaine leur offre alors la possibilité de coopérer : ils doivent retrouver une bande de voleurs réfugiés dans les montagnes surplombant Hongkong. Avant de faire face à l’ennemi, ils vont devoir apprendre à gérer leurs problèmes internes.

Troisième volet des aventures de Wah (Simon Yam), le héros de « PTU » de Johnnie To, ce "Tactical Unit : CIA" réalisé par Law Wing-Cheong (déjà auteur du deuxième épisode « Tactical Unit : The Code » mais aussi de « Running out of time 2 » co-réalisé avec « maître » To) tient largement la comparaison, non seulement avec les autres épisodes, mais surtout avec bon nombre de polars, et ce quelle que soit leur provenance. Intelligent et respectueux des codes du genre, ce nouveau « PTU » offre une fois de plus un témoignage (à défaut d’une réflexion) sur les forces de police hongkongaises. Il démontre que ce sont avant tout des hommes (et des femmes) qui font leur boulot, et pas des types sautant dans tous les sens avec un flingue dans chaque main, et encaissant un demi-chargeur sans cligner des yeux. Attention, on ne tombe jamais dans le larmoyant, le racoleur ou autre moyen facile d’attrister le spectateur sur le quotidien de ces « travailleurs ». A l'inverse, on nous livre une tranche de vie et de leurs problèmes au sein de leur quotidien professionnel (rivalité, hiérarchie), comme le souligne très bien un simple agent à un Simon Yam énervé ("Ce n’est qu’un boulot, ce n’est pas la guerre").

L’élément le plus intéressant du film réside néanmoins dans sa seconde partie, lorsque la mission commence et que nos policiers vont devoir apprendre à travailler coude à coude. Chacun va apprendre intelligemment à regarder les autres, et c’est une belle leçon de travail (à défaut de vie) en société. Dès lors, Law Wing-Cheong se permet de transformer, de transcender son film en un western pur, en en respectant les codes (les bandits cherchant à atteindre une frontière, le final dans une mission religieuse, les armes utilisées par les policiers) en y incluant même quelques touches de fantastique (la forêt « hantée »).

Interprété avec justesse (Simon Yam prouve qu’il est l’un des meilleurs acteurs hongkongais des vingt dernières années, tout simplement) et n’oubliant pas les quelques ingrédients qui font le charme de ce cinéma (le personnage de Lam Suet), ce nouvel épisode des aventures du PTU peut à la limite manquer d’ambition, mais certainement pas de rigueur. On en redemande et on attend impatiemment un nouvel épisode.

François ReyEnvoyer un message au rédacteur

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