SUCKER PUNCH

Un film de Zack Snyder

CONTRE : Niveau 0 - Sucker Punch out !

Une jeune fille, voulant protéger sa sœur d'un père violent et dominateur, tue accidentellement sa sœur. Le père en profite alors pour la faire enfermer dans un hôpital psychiatrique, et dealer avec l'un des gardiens pour quelle se fasse lobotomiser...

Pas facile de résumer un film quand il n’y a pas d’histoire, juste un concept sorti de la tête de son auteur et handicapé par une incapacité à rendre un ensemble cohérent et pour le coup intéressant.

Zack Snyder, réalisateur qui divise beaucoup de monde, est quand même l’homme derrière « 300 » et « Watchmen » soit deux adaptations quasi parfaites du média comics dans sa transposition sur un écran de cinéma, signe ici son premier scénario…et son premier échec. « Sucker Punch » est truffé de supers idées mais pêche par son manque d’accessibilité, qu’un scénario plus lisible aurait facilité. Film de fanboy pour les fanboys dont le script devait ressembler à un manuel de jeux vidéo, mais comme tout le monde le sait, un bon gamer qui se respecte ne touche jamais au manuel !

Des films prétextes à toutes les folies, les fantasmes de leurs réalisateurs, il y en a déjà eu par le passé. Souvent des plaisirs coupables pour leur créateur et leurs spectateurs, on pense principalement à « Bad Boys 2 » de Michael Bay, qui avant de partir filmer des robots, avait réussi le pari de littéralement faire son film de gosse, et d’inventer, ce qu’un grand critique dira « le 1er film fait de bandes annonces et de scènes coupées ». « Sucker Punch » est exactement cela, sauf qu’ici tout tombe à plat.

Le comble pour Snyder est qu’aucune émotion ne sort du métrage. Lui qui a su nous tirer la larmichette avec la mort de Leonidas et de ses hommes, n’arrive à rien ici. Un personnage meurt et il est difficile d’y porter de l’intérêt. Une mauvaise interprétation, une héroïne aussi charismatique que mes dernières chaussettes, des actrices incapables de se battre (on est très loin des 300 en slips et en boucliers)… voilà tout ce qui compose l’équipe d’apprenties Ripley ! C’est le clivage énorme entre les scènes d’action fantasmées par tout fanboy et le reste qui est le plus gênant (et peut être le plus voulu). En fait, « Sucker Punch » est monté comme un porno : 4 grandes scènes intéressantes entourées de vide. C’est à peu prêt tout.

Attention, le film n’est pas pour autant dénué d’intérêt. Baby Doll fuit la « réalité » en s’imaginant être dans un cabaret / bordel au lieu d’une institution psychiatrique. Afin de s’échapper elle et ses nouvelles amies devront collecter des items. Baby Doll effectuera une numéro de danse afin de distraire tout le monde pendant que les autres voleront les objets. C’est dans son imagination débordante (et anachronique) que Baby Doll trouvera le véritable moyen de s’extraire de cette réalité, Snyder nous plongeant dans une strate onirique encore plus profonde chaque fois que Baby Doll est censée danser.

Même s'il est vrai que les strates de l’imaginaire de Baby Doll sont assez mal amenées (on pense immédiatement à « Total Recall » mais au final, on n’est sûr de rien), leur contenu visuel reste plus qu’intéressant. Il suffit de faire la check-list de ce que Baby Doll et ses jolies copines vont devoir affronter : un dragon, des samouraïs géants, des nazis zombis… le tout armées de katanas, d’armes automatiques et habillées ultra sexys. Déployant toute une imagerie inspirée par les comics et le jeu vidéo, et livrant des scènes épiques, il n’y a pas à dire, le postulat est ultra bandant, mais le résultat tient plus d’une impuissance, au sens propre comme au figuré, à faire monter la sauce. De bons ingrédients ne feront jamais un bon plat si la recette n’est pas bonne et ce, malgré tout le cœur que l’on peut mettre à l’ouvrage ! C’est pareil pour le cinéma.

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