SUBURRA

Un film de Stefano Sollima

Flamboyant et implacable, un grand polar

Autour d’un vaste projet immobilier à Rome, une plongée en eaux troubles dans le milieu du grand banditisme italien…

Commençant de manière sobre et pourtant très impressionnante dans une salle à manger du Vatican, une révélation du Saint Père murmurée à l'oreille d'un de ses cardinaux met celui-ci en émoi. Une annonce encore inconnue mais terrible vient d'être énoncée. Un compte à rebours commence alors. Nous voilà prévenus : nous sommes à sept jours de l'Apocalypse.

Nous rentrons alors dans un monde que d'autres polars italiens ("Romanzo Criminale" ou "Gomorra") nous avaient déjà bien dépeint. Guerre de pouvoir, corruption, règlements de compte, prostitution. Du Parlement au Vatican en passant par les milieux mafieux du grand banditisme romain, tout le monde trempe dans des affaires de plus en plus noires. À mesure que les jours passent, le sang coule à flot et l'étau se resserre sur des survivants qui tentent de garder le contrôle tant bien que mal...

Le casting est irréprochable. La musique, solaire, donne des accents mystiques à l’œuvre. Le scénario, d'une précision implacable, fait monter la pression dans un insoutenable crescendo de tension. Mais c'est surtout la réalisation qui impressionne par sa virtuosité. Pas besoin de chercher l'explication bien loin : Stefano Sollima était déjà à l'origine des séries "Romanzo Criminale" et "Gomorra". Autant dire qu'il était bien rodé ! D'une noirceur abyssale, "Suburra" est un polar intense, une redoutable mise à l'épreuve de vos nerfs, et, pour toutes ces raisons, un classique instantané.

Rémi GeoffroyEnvoyer un message au rédacteur

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