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THE SOUL OF A MAN

Un film de Wim Wenders

Premier opus réussi… On attend la suite !

Premier opus d'une série sur le blues initiée par Martin Scorsese, « The Soul of a man » retrace le parcours de trois légendes de la musique : Skip James, Blind Willie Johnson et J.B. Lenoir...

Les premières images nous emmènent loin, dans un voyage à travers l'espace, à travers le temps. La voix envoûtante de Laurence Fishburne (Morpheus dans « Matrix) nous le présente comme un retour aux sources de la musique, reine-mère du monde. Wim Wenders ouvre la parenthèse, avant que Richard Pearce, Clint Eastwood, Mike Figgis, Charles Burnett, Marc Levin et Martin Scorsese ne la referment.

Bien sûr il y a les fans de blues, qui se seront déjà précipités dans les salles obscures pour voir cette entrée en la matière. Ceux-ci auront pu apprécier la musique, véritable leit-motiv (justifié) de tout le film, ponctué par des reprises des grands titres des trois hommes. Ils auront su apprécier la qualité du travail de Wenders, qui n'hésite pas à se montrer à l'écran, tout aussi ignorant, au départ, que le spectateur, alors que ses investigations concernant la vie de ces artistes commencent.

Il y aura ceux qui aiment bien le blues, mais sans plus. Ceux-ci hésiteront à payer quelque argent ; ils ont tort. Beck, Garland Jeffries, Lou Reed, Lucinda Williams, Alvin Youngblood Hart, Los Lobos, The Jon Spencer Blues, ou encore Eagle-Eye Cherry n'ont pas hésité à se lancer dans l'aventure. Le film prend toute son ampleur grâce à eux, témoins d'un héritage qui se renouvelle sans cesse.

Pour ceux qui n'aime pas le blues, qui trouve cette musique (musique ?) lente, ennuyante, barbante, et bien… forçez-vous un peu ! Supportez la première partie du film, un peu longue, un peu binaire (cinq minutes de "Down In Mississippi" version 1930 puis cinq minutes de "Down In Mississippi" version 2000, ainsi de suite, auront de quoi en décourager plus d'un). La suite n'est que réjouissance, et nous montre comment star on naît, star on reste. Wim Wenders raconte la carrière de trois dieux, mêlant des archives de l'époque, où la qualité (de l'information) surpasse de loin la qualité de la pellicule à de formidables reconstitutions. Chris Thomas King, déjà aperçu dans "O'brother" des frères Coen, tate les six cordes pour le plaisir des oreilles.

Fermez les yeux, laissez-vous aller.

Lucie AnthouardEnvoyer un message au rédacteur

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