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LE SOUFFLEUR

Un film de Guillaume Pixie

Un personnage bien plus agaçant qu’attachant

Un souffleur de théâtre, qui vie dans son trou, apprend qu’il va bientôt se faire remercier. Il décide alors de tenter de louer ses services de souffleur dans la vraie vie. Il va ainsi essayer d’aider l’un de ses collègues comédiens (Diefenthal), à séduire une très belle femme (Linda Hardy)…

On voit bien ce qui a pu attirer un acteur dans le rôle de ce souffleur hors du monde, personnage lunaire absolu, qui s’invente des dialogues dans la vie comme dans les pièces ou dans les livres, et tâche de faire des petits instants de la vie, des moments ayant du sens et du relief. Un romantisme profond est derrière tout cela. Mais la mise en pratique de ces principes relevant du stratagème amoureux, ou tout au moins courtisant, devient vite ici irritant, encore plus pour le spectateur, positionné en voyeur du voyeur, et non en complice sain.

Après s’être amusé du mode de vie (dans son trou) du jeune adulte, un rien tardif, et de ses fantasmes (le souffleur de répliques sous la table du dîner), on ne rit guère aux divers dérapages linguistiques de ce poète en herbe, qui décide peu à peu de prendre place dans la vie et dans sa vie, au lieu d’en être le spectateur lointain. Le souffleur n’est donc qu’un conte poussif sur l’affirmation de soi pour trentenaires en mal d’amour. Un programme un peu tardif et plutôt anachronique.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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