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SHE HATE ME

Un film de Spike Lee

Deux bonnes idées se rencontrent dans un essai trop démonstratif

Jack, membre actif d’une société pharmaceutique qui espère mettre sur le marché un vaccin contre le sida, découvre, à l’occasion du suicide du chercheur avec lequel il travaillait, les malversations financières perpétrées par son patron. Il est alors licencié pour les avoir dénoncées et accepte de répondre favorablement à la demande d’une de ses ex, devenue lesbienne : lui faire un enfant, en échange de 5000 dollars…

Quelle idée a bien pu passer par la tête de Spike Lee en voulant réunir ces deux histoires que rien, ou pas grand-chose, ne prédisposait à se rencontrer. Le besoin d’argent apparaît donc comme un artifice, qui permet au réalisateur de passer d’une histoire à l’autre. On regrette que le scandale financier, à la Enron, ne soit pas plus traité dans la profondeur, laissant place à une farce assez grossière et limite misogyne, pour mieux revenir à la fin, avec deux messages appuyés : faites face à vos responsabilités, et la société ne porte pas aux nues les vrais héros (thème à la mode avec Les indestructibles également). On adhère forcément à la complainte du réalisateur qui ne comprend pas pourquoi ceux qui dévoilent des scandales sont finalement mis à mal par leurs patrons, mais aussi par la société.

Pour ce qui est de l’autre histoire, celle portant sur la horde de lesbiennes stéréotypées, qui cherchent par tous les moyens à procréer, on frise le douteux. Non seulement ces demoiselles sont des femmes d’affaires prêtes à tout, et sans scrupule, ce qui peut constituer une critique en soi de la société actuelle, mais l’homme arrive à toutes les dominer en les faisant… nécessairement jouir ! On se pose alors des questions sur le message sous jacent. Cela dit, le film possède une réelle ambiance faite de tension, politique et sexuelle : un drôle de mélange.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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