SHE HATE ME
Deux bonnes idées se rencontrent dans un essai trop démonstratif
Quelle idée a bien pu passer par la tête de Spike Lee en voulant réunir ces deux histoires que rien, ou pas grand-chose, ne prédisposait à se rencontrer. Le besoin d’argent apparaît donc comme un artifice, qui permet au réalisateur de passer d’une histoire à l’autre. On regrette que le scandale financier, à la Enron, ne soit pas plus traité dans la profondeur, laissant place à une farce assez grossière et limite misogyne, pour mieux revenir à la fin, avec deux messages appuyés : faites face à vos responsabilités, et la société ne porte pas aux nues les vrais héros (thème à la mode avec Les indestructibles également). On adhère forcément à la complainte du réalisateur qui ne comprend pas pourquoi ceux qui dévoilent des scandales sont finalement mis à mal par leurs patrons, mais aussi par la société.
Pour ce qui est de l’autre histoire, celle portant sur la horde de lesbiennes stéréotypées, qui cherchent par tous les moyens à procréer, on frise le douteux. Non seulement ces demoiselles sont des femmes d’affaires prêtes à tout, et sans scrupule, ce qui peut constituer une critique en soi de la société actuelle, mais l’homme arrive à toutes les dominer en les faisant… nécessairement jouir ! On se pose alors des questions sur le message sous jacent. Cela dit, le film possède une réelle ambiance faite de tension, politique et sexuelle : un drôle de mélange.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur