SÉCURITÉ RAPPROCHÉE

Un film de Daniel Espinosa

« Sévèrement Bourné »

Jeune agent de la CIA, Matt Weston se trouve cantonné à la surveillance d’une planque de l’agence à Johannesburg. Végétant dans ce lieu, il rêve de grandeur et de vraies missions. Jusqu’au jour où l’agent renégat Tobin Frost est capturé et emmené à la planque pour y subir un interrogatoire. Celui-ci dérape avec l’intrusion d’hommes armés qui massacrent une équipe d’agents. Face à cela Matt n’a d’ autre choix que de fuir en compagnie d’un prisonnier qui semble en savoir plus que lui sur l’agence et ses méthodes…

Voici donc un nouveau thriller, arrivant bien après la série des Jason Bourne, mais qui tente avec une certaine efficacité de marcher sur ses traces. Certes le scénario, un brin cousu de fil blanc, avec comme toile de fond des complots et des mains sales au sein de l'agence de renseignement américaine, n’apporte rien de bien nouveau, mais permet aux acteurs de se promener sur un chemin déjà mainte fois balisé, d'autant que la fin n'étonnera plus personne. Ce qui était novateur il y a à peine 10 ans, devient ainsi très prévisible de nos jours.

Du coup, le film repose sur une réalisation là aussi commune à bon nombre de thriller, à savoir une caméra en perpétuel mouvement, une image légèrement brouillée et une lumière âcre, mais qui conserve son efficacité grâce à un réalisateur qui applique parfaitement la recette du genre sans pour autant noyer l'œil du spectateur dans un déluge d'images "hachées".

Ce qui remonte réellement le film à un niveau correct reste le casting avec en tête un Denzel Washington qui se révèle année après année de plus en plus à l'aise dans des rôles à la frontière de la moralité, son personnage alliant ici la classe, la dangerosité et l'efficacité. Face à lui Ryan Reynolds ne démérite pas et sans en faire des tonnes, parvient à survivre face à l'ogre Denzel. Le reste du casting, oscillant entre le prévisible et le très commun, aligne des méchants de bases qui ont l'air très méchants et un chef qui ne se dévoile qu'au bon moment (d'après la recette à la 97ème minute du film, d'après le manuel du parfait traitre cinématographique, l'empereur dans Star Wars étant l'exception !)

En fin de compte, une histoire somme toute classique pour un résultat convaincant dotée d'un casting efficace (remarquez qu'on peut inverser les adjectifs de cette phrase et on obtiendra le même avis !). Bref un film certainement pas inoubliable, juste un bon moment de cinéma, avec comme gros plus, qu'il n'est pas en 3D ! Donc pas de lunette à la c* à se mettre sur le nez…

Guillaume BannierEnvoyer un message au rédacteur

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