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LE SECRET DE TERABITHIA

Un film de Gábor Csupó

Il suffit d'un rien d'imagination

Jesse est en cinquième, il a quatre soeur et subit régulièrement les brimades de ses camarades de classe. A la maison, il doit aider son père à accomplir les corvées comme sortir les poubelles. Mais un jour débarque dans la maison voisine, un couple d'écrivains et leur fille Leslie, qui va l'entraîner au delà de la rivière, vers un monde inconnu...

Même si Terabithia charrie des valeurs bien pensantes (accomplissement de soi, croyance, courage), ce film américain produit par Walden Media affiche pour une fois un peu de recul par rapport au protestantisme ou christianisme ambiant, en relativisant par exemple la notion d'enfer. Il ravira les jeunes adolescents entrant dans le monde de l'école, en les encourageant à s'inventer eux-même un monde meilleur. Car non, Terabithia n'est pas un film fantastique au sens propre, puisqu'il ne s'agit là que de faire l'apologie de la créativité et de l'imagination, rien n'étant réel. Certains seront d'ailleurs peut être déçus par le peu de créatures fantastiques présentes tout au long du film.

Intelligemment, le scénario tend plus vers la chronique enfantine, alliant passages d'un monde cruel, le collège, où les vilaines quatrième font payer un dollar le droit d'accès aux toilettes, et périples au delà d'une limite bien réelle (la rivière) où chaque créature ou branche d'arbre va prendre corps parallèlement et permettre d'exorciser les vrais « démon » du monde extérieur. Bien sûr les aventures des deux jeunes gens et de la craquante petite soeur ne vont pas plus loin qu'un affrontement avec des écureuils ou la reconstitution d'une cabane en château de fortune, mais tout cela est filmé avec force suggestion et utilisation rationnelle de l'hors champ. Dans son dernier quart d'heure le film prend un tournant assez innatendu, qui apporte toute sa cruelle morale à l'histoire. Sans y voir une basse allusion à l'adultère, on préfèrera se dire qu'il s'agit simplement d'une beau message sur la fidélité. Et cela change tout.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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