SANS ARME, NI HAINE, NI VIOLENCE

Un film de Jean-Paul Rouve

Besoin de reconnaissance

Alors qu'il se retrouve dans le bureau du juge chargé de son affaire de casse, Spaggiari s'échappe en sautant par la fenêtre. Quelques années plus tard, un reporter de Paris Match arrive dans un pays d'Amérique du Sud, espérant tenir le scoop de l'année...

Le casse du siècle (50 milliards d'anciens francs, dérobés par tunnel à la Société générale de Nice, dans les années 70) n'est pas directement le sujet du premier film de réalisateur signé Jean Paul Rouve. Connu initialement comme membre des Robins des bois, puis révélé comme un acteur hors pair dans des comédies (« Podium », « Ce soir je dors chez toi ») comme des drames (« Monsieur Batignole », « Un long dimanche de fiançailles »), ce dernier passe ici derrière la caméra, pour mieux relater la rencontre entre deux hommes que tout semble opposer: un flambeur avide de reconnaissance, et un policier sérieux qui forcément apprendra à découvrir la « bête ».

En quelques « numéros », Rouve, qui interprète également le rôle principal, situe le personnage et ses nombreux excès, touché au vif dès qu'on lui fait miroiter une possible virée sous les projecteurs. Ayant capté cette faiblesse, le faux-reporter joue avec, promettant une couverture de plus en plus grosse. Et malgré la présence de sa femme (Alice Taglioni, impeccable), prudente à l'excès, le danger refera du coup irruption dans sa vie. Toujours léger, le scénario baigne ses personnages dans un soleil frondeur, autant que le personnage dont il décrit les facéties passées par petites touches, aussi amateurs que surréaliste.

Comme prévu, le spectateur s'attache à cet arrogant personnage, qui ne provoque jamais mépris ou haine, malgré un égoïsme patenté, ou une superficialité très d'actualité. Que ne ferait-il pas pour devenir célèbres ou s'approcher des stars (voir le passage en boîte de nuit avec Delon). Finalement, et même si l'on regrette que les relations avec les affichés dangereux malfrats niçois, n'aient pas été plus développées, le parti pris surréaliste séduit.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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