RIDDLE OF FIRE

Le paradoxe de ce film, c’est que son charme réside en partie dans sa principale faiblesse ! À savoir : un style amateur bricolo, assumé de bout en bout. Cela rend le film tendre et chaleureux, mais l’à-peu-près risque aussi de nous fatiguer ou de nous faire décrocher, notamment en termes d’interprétation pour le moins inégale, pour ne pas dire approximative (surtout pour les personnages masculins – la jeune Phoebe Ferro, en revanche, crève l’écran). Pourtant, il est fort probable que l’enthousiasme l’emporte, car "Riddle of Fire" est imprégné d’un esprit malicieux qui a de quoi raviver l’enfant qui sommeille en chaque spectateur – un peu comme l’avait fait Hubert Viel avec son tout aussi charmant "Les Filles au Moyen Âge".

Avec ce premier long métrage au budget riquiqui, Weston Razooli signe une œuvre pleine d’humour et de fantaisie qui paraît convoquer pêle-mêle les contes de Grimm, "Les Goonies", le Club des cinq et autres Tom Sawyer – on pourra d’ailleurs s’amuser à déceler les nombreuses références du réalisateur, ce qui constitue un jeu en soi, dans un film où la thématique du jeu est centrale. Le choix de la caméra 16mm et d’une photographie aux tons chauds ne fait qu’accentuer cette impression de retomber en enfance, comme si l’on avait retrouvé un film perdu datant des années 80.

Cette aventure, filmée à hauteur d’enfants espiègles, est donc un mélange délicieux de candeur, d’imaginaire et d’humour absurde, dans laquelle on plonge sans rechigner pour en ressortir souriant et rajeuni (au moins dans la tête).